Journée mondiale de la liberté de la presse : Les journalistes attendent encore mieux du gouvernement

Journée mondiale de la liberté de la presse : Les journalistes attendent encore mieux du gouvernement
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A l’occasion de la 28ème journée mondiale de la liberté de la presse, plus de 800 journalistes et acteurs des médias en Côte d’Ivoire se sont donné rendez-vous à l’espace public de la RTI1, la télévision d’Etat, à l’effet de célébrer officiellement, comme tous les autres journalistes du monde, cette mémorable journée du 03 mai.

Cette journée de célébration officielle de la 28ème journée mondiale de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire, qui symbolisait aussi le 30ème anniversaire de la déclaration de Windhoek en Namibie, a eu pour thème principal : « l’information comme un bien public ». Elle a été honoré par la présence effective des personnalités officielles telles que Jean-Pierre Coulibaly, le président l’union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) Amadou Coulibaly, le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, des médias et de la francophonie, Namizata Sangaré, la représentante du conseil national de droits de l’homme ( Cndh), Richard Bell, l’ambassadeur des USA en Côte d’Ivoire, Yvette Daoud, ambassadrice des Pays-Bas en Côte d’Ivoire ainsi que Anne Lemaistre, la représentante de l’Unesco en Côte d’Ivoire.

L’information, un droit pour le grand public

D’entrée de jeu de cette cérémonie mémorable du 03 mai 2021, Jean Pierre Coulibaly, le président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), a fait savoir que, autant l’information est un droit pour le grand public, autant le journaliste qui véhicule cette même information doit être protégé et mis dans des conditions idoines pour exercer son métier. C’est pourquoi il a reconnu que les efforts du gouvernement dans ce sens avant d’ajouter que dans l’encadrement du métier du journaliste en Côte d’Ivoire, beaucoup d’autres challenges restent encore à faire, notamment la cessation des violences policières contre les journalistes comme ce fut le cas l’année dernière avec pas moins de trois répertoriés. Quant à Namizata Sangaré, la représentante des droits de l’homme (Cndh) en Côte d’Ivoire, elle a relevé une satisfaction quasi-générale des rapports existants entre le gouvernement et les journalistes, avant de solliciter ces deux acteurs, d’éviter de se marcher sur les pieds pour une collaboration duale et non duelle. Elle s’est ensuite réjouie qu’à ce jour, en Côte d’Ivoire, il n’existe pas de journaliste qui soit sous les verrous pour avoir exercé son métier avant d’exhorter le gouvernement de continuer dans ce sens. Anne Lemaistre, la représentante de l’Unesco en Côte d’Ivoire, a abondé dans le même sens que la représentante de Cndh en faisant savoir que son institution a déjà participé à la formation de plus de 560 journalistes reporters et radios sans compter la soixantaine des éléments des forces de défense et de sécurité, initiée à la compréhension du métier du journalisme pour éviter des répressions policières qu’on leur prête souvent à tort ou à raison. Elle n’a pas terminé sa prise de parole à l’occasion de cette 28ème journée mondiale de la liberté de la presse sans toutefois regretter qu’à ce jour, plus de 62 journalistes ont été assassinés en 2020 dans le monde avant de rappeler à tous, que pas plus tard que lundi 26 avril 2021, deux journalistes espagnols, accompagnés par un militant écologiste irlandais, qui réalisaient un documentaire sur la lutte contre le braconnage dans l’Est du Burkina Faso, avaient été froidement abattus au cours d’une violente attaque dans cette zone qui leur était pourtant déconseillée par les chancelleries occidentales.

Comprendre le métier pour éviter les répressions policières

Richard Bell, l’ambassadeur des Usa en Côte d’Ivoire a rappelé à son tour, que le gouvernement ivoirien doit continuer, comme il le fait déjà, à permettre aux journalistes et autres acteurs des médias, un environnement décrispé de toute menace afin que ceux-ci mènent à bien leur métier qui n’est autre que celui d’informer et de donner la vraie information au grand public. Pour lui, tout comme pour tous les autres intervenants à l’occasion de cette 28ème journée mondiale de la liberté de la presse, il n’a pas manqué l’occasion de préciser le rôle du journaliste dans la société, quel que soit le régime en place. Il s’est alors réjoui du tout nouveau classement mondial de la Côte d’Ivoire qui occupe le 68ème rang mondial selon Reporter Sans Frontière.

Le Fonds de soutien à la Presse désormais élargi

Le pic de cette cérémonie officielle de la journée mondiale de la liberté de la presse était sans nul doute, le discours très attendu d’Amadou Coulibaly, le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, des médias et de la francophonie. Prenant solennellement la parole à cette occasion, il n’est pas passé par quatre chemins pour rassurer tout l’écosystème de l’information et des médias en Côte d’Ivoire, qu’il peut compter sur lui pour répondre plus ou moins à leurs différentes doléances, notamment le fonds de soutien à la presse qui sera désormais élargi aux télévisions et aux médias digitaux. Mais pour cela, le a rappelé que les journalistes eux-mêmes doivent être plus professionnels dans la recoupe des informations qu’ils véhiculent. Il a souligné le fait qu’en tant que citoyens et consommateurs de leurs propres contenus, ils ne sont pas absous au respect de la loi, de sorte que le métier de journaliste n’est pas un « chèque en blanc » qui leur permet de tout faire au détriment de la loi et du respect des règles basiques du socle social. Il a donc parachevé son discours en demandant à tout l’écosystème de l’information et des médias en Côte d’Ivoire, de toujours mener leurs activités en toute impartialité et en toute indépendance et ce, dans le strict respect de la déontologie du métier ainsi que de l’observation des lois et des normes légales. Le ministre Amadou Coulibaly qui a terminé son discours, a cependant regretté, que c’est très souvent le manque de professionnalisme dans la corporation des journalistes et des acteurs des médias qui crée généralement des frictions avec le gouvernement.

Dieunedort Essomé

L K

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