Pdci-Rda/ Devoir de mémoire : Les contre-vérités de ‘’N’Zuéba’’

Pdci-Rda/ Devoir de mémoire : Les contre-vérités de ‘’N’Zuéba’’
354 Vues

Henri Konan Bédié a promis en 2009 à l’âge de 75 ans, ne plus se présenter à la haute magistrature après 80 ans. Alors qu’il a dépassé la période qu’il s’est fixée, tous les acteurs politiques et observateurs, qui ont souvenir de sa promesse, se posent bien des questions. Bédié ment-il à ses militants ou veut-il appliquer l’idéologie ‘’Après moi, c’est moi’’. Un rappel de certains faits nous éclairent davantage sur la visée du fils de Daoukro.

L’histoire est-elle en train de s’écrire avec la prophétie faite par Félix Houphouët-Boigny ? Les faits qui ont actuellement cours dans la sphère politique nous rapprochent des dires du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. En son temps, d’aucuns se demandaient que voulait dire Houphouët-Boigny à travers cette déclaration : « Demain vous saurez la réalité. Cette réalité, c’est vous les jeunes qui la bâtirez ». En dépoussiérant les archives que certains pensent à jamais enfouies dans les limbes de l’oubli éternel, nous nous apercevons que les déclarations que nous faisons nous suivent pour toujours. Permettez que nous allions à reculons, en nous plongeant dans les archives. Les souvenirs étroits des plateaux de télévision ressuscitent des phrases. Comme on le sait, la plupart des politiciens dansent le Tango. Cette danse venue d’Argentine et de l’Uruguay, qui s’exécute avec un pas en avant et deux pas en arrière, est leur exercice favori. Ah la télévision, cette sacrée afficheuse de réalité ! Comme le dit la bible, «Au commencement était la parole.». Si cette citation s’avère vraie dans toutes les civilisations, la nôtre avec les moyens de communication sophistiqués ne peut manquer à la règle.  Sur le chapitre du respect de la parole, celui de notre bien aimé ex-président de la République, Henri Konan Bédié accuse une déviation, qui risque de l’emporter. Le fils de Daoukro n’est pas connu pour être un bavard. Ses sorties sont pleines de sens et comme il l’a avoué, sont un engagement indélébile. Concernantde la place à laisser à la nouvelle génération de politiciens, il a dit sur une chaîne européenne : « A un certain âge, Vous êtes une charge qui demande beaucoup d’efforts physiques et intellectuels. Le combat actuel que je mène, c’est celui  des nouvelles générations. Je confirme, je tiendrai mes engagements. Au-delà, je ne veux pas faire comme d’autres. ». Ces propos signés Henri Konan Bédié, sont en train de s’évaporer au vu de ce qui se vit au sein de son parti, le Pdci Rda. Avec le poids de l’âge, n’est-il pas sage que le président du plus vieux parti de Côte d’Ivoire se retire de la reconquête du fauteuil présidentiel ? L’un de ses proches, Kouadio Konan Bertin, alias Kkb, lui a plusieurs fois fait la remarque à travers des actes et déclarations. Les derniers sondages pour le choix du candidat de son parti à la présidentielle de 2020, ne donnent pas Bédié favori. Et pourtant, lui s’accroche. La montée en puissance des jeunes, tel que Billon ne semble pas faire comprendre à l’octogénaire de l’Iffou, que les temps ont changé et qu’ils ont de nouveaux héros. Tous ces signes ne semblent pas lui donner du tournis. Alassane Ouattara, son ancien compagnon de lutte, est plus compréhensif et mieux luné que lui. Alassane est respectueux de sa parole. Le slogan ‘’Quand Alassane dit, Alassane fait’’ illustre la grandeur que cet homme accorde à sa parole. Que se sont dit au temps des grandes amours, Alassane et Bédié sur la question de la succession ? Si l’homme fort de Daoukro ne se prononce pas sur le sujet, l’actuel président de la République lors d’un discours a effleuré ce secret longtemps gardé : « Nous devons travailler le président Bédié et moi, pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération en 2020. Les générations se renouvellent. Voyez en France, c’est aujourd’hui un président qui a 40 ans. Je ne veux pas dire que je suis trop vieux. Mais cela donne à réfléchir. Le monde change. Le premier ministre d’Autriche a 31 ans », a-t-il fait remarquer. Les dires d’Alassane n’engagent certes pas Bédié, mais, ils marquent cependant le reflet d’une société en pleine mutation, dans laquelle la réalité s’appelle le futur. Monsieur Bédié, toujours sur un plateau de télévision en 2009, a dit : « A mon âge, 75 ans, si je suis élu, je ferai 5 ans, ça me fera 80 ans. Au-delà je ne veux pas faire comme d’autres, qui se présentent même au-delà de 80 ans ». Aujourd’hui qu’il a 86 ans, de quelle jouvence peut-il jouir pour se présenter à la magistrature suprême ? Ses conseillers devraient lui suggérer de laisser le costume de super candidat aux vestiaires et de trouver pour son parti un candidat au sang plus frais. Il y a des déclarations, même si on les trouve enveloppées d’ironie, qui doivent donner matière à réflexion.  « Je veux que tous ceux de ma génération comprennent que notre temps est passé.», dixit Alassane Ouattara. Qui à mon sens, donnait sans le savoir, conseil à son ancien compagnon de l’hôtel du Golfe. Cela, pour lui dire que le déshonneur est la pire des récompenses, quand on ne cherche pas à comprendre la réalité du moment. Les jeunes ne sont ni myopes ni dupes face à tout qui se passe. Eux aussi veulent se faire une place au soleil. Il est temps que l’histoire du Pdci soit revisitée. Parce que l’image qu’on lui colle, est qu’à 70 ans, on est encore jeune dans ce parti. En avant-gardiste, Alassane Ouattara a dit face aux nouveaux défis, que la jeunesse devait être émancipée et prendre les rênes. Dans son discours à la nation à l’occasion de la fête de l’indépendance de 2018, il a dit : « Les jeunes ont été bien formés par leurs aînés. Il est temps que nous leur laissions la place ». Au cours d’une intervention à la télévision nationale, il a encensé cette jeunesse, en qui il a foi et qui pour lui, va être porteuse du développement de la Côte d’Ivoire. « Une génération en qui nous devons faire confiance, des jeunes Ivoiriens honnêtes, expérimentés, qui ont appris à nos côtés, comme nous l’avons fait aux côtés du père de la nation, le président Houphouët-Boigny ». Bédié devrait penser à émanciper les jeunes de son parti, au risque de les voir s’accomplir sous d’autres bannières.

 Clément KOFFI 

L K

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *