Le coronavirus ou la guerre de positionnement : Entre mécontentements, deuils, espoirs et camouflage de la réalité

Le coronavirus ou la guerre de positionnement : Entre mécontentements, deuils, espoirs et camouflage de la réalité
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Le monde contemporain n’est pas à sa première pandémie comme certains le pensent. Deux premières plus mortelles que celle que nous vivons, du moins pour le moment, nous renseignent que le monde n’est pas à ses  premières lamentations et pleurs de masse. Avant le covid-19, qui nous donne beaucoup de frissons, une grande partie du monde a été secouée à deux reprises par la peste noire ou la mort noire, envoyant même à la disparition l’empire byzantin. Au-delà du fait que la médecine ne soit pas beaucoup développée en ces temps reculés, cette maladie a fini par être rangée dans les souvenirs. Notre pour vaincre le coronavirus doit être fait à l’unisson. Mais au lieu de cela, les intérêts nationaux forment une barrière, qui donne du terreau au covid-19. L’histoire va-t-elle se répéter avec l’exemple byzantin et ottoman ?

La peste noire ou la mort noire

Ce que les écritures et autres archives ont laissé à l’humanité sur les pandémies, est qu’il y a des siècles est apparue  la première pandémie en Afrique du nord, Asie et Europe. Les historiens contemporains lui ont donné les dénominations macabres : « La peste noire ou la mort noire ». Elle a été la première pandémie du moyen âge, au milieu du XIVème siècle. L’Eurasie, l’Afrique du Nord ont été touchées par cette maladie. C’est la première pandémie à avoir été bien commentée par les chroniqueurs de notre époque. 30 à 50 % des Européens en cinq ans (13471352), soit environ 25 millions de personnes y ont laissé leur vie. D’où ces surnoms : « peste noire ou mort », en illustration à l’ange de la mort vêtue de noir, tenant à la main sa faucille. Ses conséquences sur la civilisation européenne n’ont pas disparu de sitôt. Après la première pandémie de la peste noire, une deuxième (la peste noire) s’est invité, jusqu’au début du XIXème siècle. Ses ravages ont été très béants. Elle a encore plus fragilisé le peu qui restait de l’Empire byzantin, déjà à l’approche du déclin depuis la fin du XIVème siècle, provoquant ainsi sa défaite face aux Ottomans en 1453. Si les Ottomans se sont servis de la fragilisation de leur adversaire grâce à la peste noire, certaines nations  de notre présent se servent du Covid-19, pour chercher à affaiblir leurs concurrents. C’est le cas de la Chine et des Etats Unis. Par devers cela, des Italiens qui ont cru au bien-être de voir leur pays appartenir à l’Union Européenne, ont déchanté, affirment ne pas bénéficier de soutien de celle-ci lors de cette pandémie.

Colère, des Italiens qui retirent les drapeaux de l’UE pour ceux de la Chine et la Russie

Après le Brexit va-t-on aller vers l’Italexit ? C’est ce à quoi le monde entier pourrait assister. Et pour cause, l’Italie ne décolère pas face à l’attitude de l’Union Européenne. Le mobile est que les autres membres de cet assemblage de pays n’a pas répondu aux incessantes demandes d’aides formulées par leur pair italien. En plein ravage du coronavirus, de nombreux Italiens crient à la trahison. Pour eux, c’est une aberration de se voir lâcher par leurs compagnons, avec qui ils résident dans l’Union Européenne. En effet, le Covid-19 a frappé énormément ce pays presqu’à genoux, avec son cortège de morts. L’Italie est l’un des rares pays où le spectre de la mort plane avec des pics monstrueux. Impuissante face à cette  »dérobeuse » de vies, elle affirme n’avoir pas obtenu d’aides de ses ‘’frères et sœurs’’. Mais contre ses attentes, elle a été secourue par la Chine et la Russie, qui lui ont apporté des équipements, pour lutter contre le covid-19. Cette situation que certains de ses habitants prétendent inacceptable, les a conduits à retirer de leur (bureau, commerce et domicile) des drapeaux de l’Union Européenne, pour les remplacer par ceux de la Chine et de la Russie. « A quoi bon se mettre dans une union dont les membres riches ne pensent qu’à leurs intérêts économiques et financiers », interroge une blogueuse. Cette grave crise que traverse le pays argumente des voix contestataires. Une activiste des réseaux sociaux a même manifesté son ras-le bol à travers une lettre ouverte à l’Union Européenne. Elle fustige les gouvernants européens en montrant l’image de son  pays à bout de souffle. Elle retrace pour rappel de mémoire les grandes épopées des artistes italiens qui ont façonné le monde grâce aux prouesses de sa nation. Le 10 mars, depuis l’hôpital de Crémone, dans le nord de l’Italie, en plein désarroi, l’urgentiste Francesca Mangiatordi appelait à l’aide l’Europe, en direct, sur la chaîne de télévision nationale Rai : « Aidez-nous car nous sommes à bout de forces, autant physiques que mentales ». Excédés les Italiens affirment qu’ils n’ont plus rien à faire des cris de demande d’aide, mais de ceux de la colère. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, une Italienne crache sa haine capitalisée depuis le début de la pandémie. Pour elle « L’Italexit », c’est à-dire la sortie de son pays de l’Union Européenne n’est pas loin. A Angela Merkel et Emmanuel Macron, dont les pays luttent désespérément pour s’en sortir, elle dit : « Merci de nous avoir abandonnés dans les moments de besoin, merci de n’avoir pu obtenir de vous de simples masques et d’autres éléments pour combattre la diffusion du virus. Nous vous les aurions payés, vous savez ! ». La colère de la plaignante renvoie les gouvernants des deux pays dans les limbes de l’histoire. « C’est nous, les Italiens, qui vous avons offert la civilisation que vous avez ensuite abattue, entraînant le monde dans le Moyen Âge. Et puis après nous être relevés et avoir ressuscité, nous avons encore offert au monde un renouveau de l’art, la géographie, l’économie, l’instruction… ». Si les Italiens comprenaient au moins que les Allemands, surtout les Français sont acculés aussi dans les cordes, ils réfléchiraient par deux fois avant de poser des actes. 

Les Etats-Unis et la Chine, ennemis même dans la crise sanitaire

Avec la pandémie qui sévit, tous les pays du globe doivent s’entraider pour mettre fin à cette maladie. Alors que tous les regards sont tournés vers la Chine pour savoir si la pandémie est en train d’être vaincue, les deux nations transportent leurs différends sur ce terrain. Chacun voulant être le mieux loti. C’est cette concurrence qui a emmené le porte-parole officiel de la Commission nationale de la santé de la République populaire de Chine, Mi Feng, à annoncer avec un sourire radieux la fin de la propagation de l’épidémie du coronavirus. Une nouvelle bien accueillie, même si certains semblent sceptiques à cause de l’idéologie communiste, dont ils n’ont jamais eu confiance, quant aux informations claires. Selon le narrateur, «Au 28 mars 2020, le nombre de cas confirmés de virus était inférieur à 3 000. La propagation de la maladie a été stoppée ». Malgré cette annonce bien accueillie et qui fait transporter la technologie sanitaire chinoise, l’alarme risque d’être donnée une fois encore par l’Oms, au vu de nouveaux cas quotidiens. Plus de 80 000 cas de Covid-19 ont été enregistrés en Chine depuis le début de l’épidémie, plus de 70 000 patients rétablis et officiellement 3 300 personnes décédées. Les doutes s’amplifient sur le décompte des victimes. La polémique s’invite même dans le débat en Chine. De nombreux internautes doutent des chiffres, mettant en avant les difficultés pour établir le nombre des victimes. Parce que pour eux la véracité ne sera faite que quand l’ensemble de la population chinoise aura subi le test à la manière des Américains et Européens. Une autre problématique soulignée tire sa source selon les internautes, dans les images récentes de longues files d’attente des parents de décédés, venus chercher les cendres de leurs proches devant les crématoriums de Wuhan. Pour ces activistes, la vérité des chiffres se trouvent ailleurs. Et pourtant ce pays fait des affirmations glorieuses et a du mal à reconnaître qu’il est le foyer de la pandémie, détournant l’opinion mondiale vers les Etats Unis. A l’origine de tout cela, la guerre commerciale pour la suprématie mondiale. Cette guerre continue avec le relais pris par les Etats Unis, devenus l’épicentre de la pandémie. Concernant les Etats Unis, son président Donald Trump a dès les premières heures de la pandémie ironisé, que ce serait une affaire légère. Voici qu’il est actuellement aux prises avec le Covid-19, qui comme pour lui dire qu’il n’est pas maître de la véracité, a installé ses quartiers à New York. A tour de rôle pourrait-on dire.

Clément KOFFI avec Rfi et operanews

L K

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