100 jours après sa création/Le PPA-CI, un parti « mort-né »
-Comment Simone et Blé Goudé ont déjoué tous les plans de Gbagbo
-Les larmes de crocodiles de Damana Pickass
L’opposition en panne d’idées
Les lignes bougent dans le marigot politique ivoirien. Les alliances se dessinent. Les préparatifs pour la présidentielle de 2025 dans les différents états-majors des partis politiques promettent une reconfiguration de l’échiquier politique Ivoirien. Entre autres rapprochements en vue, celui de l’ex première dame, Simone Ehivet Gbagbo et de Charles Blé Goudé, ancien leader de la galaxie patriotique, proche de Laurent Gbagbo dont les femmes militantes de son parti, le Congrès Panafricain pour la Justice et l’Egalite des Peuples (COJEP) étaient le week-end dernier au domicile de la marraine du Mouvement des Générations Capables (MGC). En face, 100 jours après sa création, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo cherche désespérément ses repères. Quant à son allié (sic), le PDCI RDA, nostalgique de son passé, il continue de rêver à un retour aux affaires en 2025.
Après son refus de rejoindre le parti, créé par Gbagbo, l’ex-première dame, Simone Gbagbo a pris ses distances, vis-à-vis, de son époux. Marraine du Mouvement des Générations Capables(MGC), elle a affiché ses intentions d’orienter autrement son avenir politique. Pour autant, a-t-elle annoncé la mise en place d’une plateforme politique avec laquelle elle compte mener son combat politique. A cela, s’ajoute, son rapprochement avec Blé Goudé à travers le COJEP dont elle a reçu une délégation le week-end dernier. Comme elle l’indiquait à l’entame de son adresse à ses visiteuses qui se sont déplacées en grand nombre, plus de 800 selon Simone Ehivet, elle-même, cette rencontre a été voulue par Blé Goudé en personne. Sur les motifs qui ont suscité ce déplacement, il s’agit officiellement d’une visite de courtoisie pour saluer l’ex première dame à l’occasion de la nouvelle année. Mais, le contexte politique du moment, marqué par une tentative de repositionnement de Simone Gbagbo avec le MGC, écarte tout accent désintéressé de cette visite. Blé Goudé et Simone Ehivet Gbagbo, tous deux piliers de l’ancien régime ont-t-ils décidé de croiser leurs intérêts pour se donner une chance de conquérir le pouvoir en 2025? Tant pour le COJEP que pour le MGC, 2025 représente une échéance capitale. Ce rapprochement, disons-le tout net, isole désormais Laurent Gbagbo. Même si le secrétaire général du PPA-CI Damana Pickass soutient que cela n’est pas important et que leur alliance avec le pdci se porte bien. « Cela n’est pas important pour nous. Nous n’avons d’autres adversaires que le régime en place. Notre adversaire s’appelle Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Il s’appelle Alassane Ouattara. C’est sur lui que nous sommes focus. C’est le régime en place qui nous préoccupe. (…) Il faut qu’on se mobilise pour mettre fin à ce régime qui n’a plus rien à proposer à la Côte d’Ivoire(…) « L’alliance avec le PDCI se porte très bien. C’est un partenariat stratégique auquel, le président Laurent Gbagbo tient. Vous voyez les rencontres constantes entre les deux grandes personnalités, les présidents Gbagbo et Bédié. Il n’y a pas de problème à ce niveau », a-t-il soutenu.
L’opposition en panne d’idées
Qui de Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA et de Laurent Gbagbo, président du PPA-CI est le leader de l’opposition significative en Côte d’Ivoire ? En tout cas, pour l’instant on ignore encore celui qui porte la voie de l’opposition ivoirienne, même si on sait que Bédié est l’aîné des opposants. Alors qu’il est clair qu’une opposition sans leader, ni porte-parole pourrait constituer une grosse faille dans sa lutte pour un retour au pouvoir, car ça ferait un peu désordre. Pourtant, cela fait un plus de 7mois (17 juin 2021 Ndlr) que l’ancien président Laurent Gbagbo a regagné son pays après son acquittement définitif par la Cour pénale internationale (CPI) le 31mars 2021 et 100 jours que son nouveau parti le PPA-CI a vu le jour. Cependant, malgré cette situation les deux anciens présidents désormais alliés politiques se parlent régulièrement et se rencontrent souvent, mais ça ne suffit pas. Ils devront aller plus loin en réorganisant l’opposition afin de mieux affronter leur adversaire politique Alassane Ouattara. On se rappelle qu’en l’absence de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, incarcéré à la CPI c’est Henri Konan Bédié qui était le leader de l’opposition et Pascal Affi N’Guessan était le porte-parole. A la vérité, l’opposition ivoirienne est en panne d’idées.
Bloffouê Bâ
