Affaire le « 3ème mandat est un coup d’État »/En tournée à Arrah, Mamadou Touré : -« Gbagbo était l’un des instigateurs du CNT en 2020… »

-« en 2000,  il  a fait un coup d’Etat.. »

La rencontre dénommée « Rendez-vous avec les jeunes » du  vendredi 11 février 2022 à Bongouanou, dans la région du Moronou  par le ministère de la Promotion de la Jeunesse, de l’insertion professionnelle et du Service civique sous la houlette du ministre Mamadou Touré a pour objectif de rapprocher son ministère des administrations déconcentrées, décentralisées, des populations et des associations de jeunesse en vue d’échanger sur les préoccupations des jeunes.

 « (…) C’est vrai que nous sommes à un rendez-vous beaucoup plus économique et social, mais là où les politiques sont invités, on peut poser des questions d’actualité. Samedi dernier, à Mama, le président Gbagbo recevant ses militants a fait un clin d’œil au troisième mandat du président Alassane Ouattara. Quel commentaire faites-vous ? »,  telle est la question du Sieur Ekanza Didier qui dit être responsable du Front Populaire Ivoirien (FPI) dans le Moronou. Pour ce proche collaborateur du président Alassane Ouattara, tout le monde devrait dire cela sauf le président Laurent Gbagbo qui selon lui, a déjà été instigateur de coup d’État en Côte d’Ivoire. Pour preuve, Mamadou Touré donne trois exemples bien précis pour justifier ses propos. « Je réponds pour les plus jeunes. Peut-être, ceux qui n’ont pas connu l’histoire de la Côte d’Ivoire les 20-30 dernières années. Tout le monde peut parler de coup d’État civil sauf Laurent Gbagbo. Parce que lui-même, pour ce qu’on a entendu en 2000, s’est fait chantre de discours anti coup d’État. Il a estimé qu’il a eu, la rupture de la légalité dont il a failli être victime avec la rébellion. Partout où il est passé, dans les médias, c’était de dire qu’en Afrique, on devait renouer avec la démocratie. Il faut donc éviter les coups d’État. Tu ne peux avoir dit cela pendant longtemps et venir aujourd’hui, justifier ce qui pourrait être pour toi un coup d’État. Parce que qu’est-ce qu’il dit ? S’il y a un coup d’État civil, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait un coup d’État militaire. C’est une manière de justifier l’injustifiable. Tout le monde peut dire ça, sauf Laurent Gbagbo », a-t-il cité en premier point. Pour Mamadou Touré,  en effet, soutien opéranews, le deuxième point serait l’avènement du CNT qu’il qualifie comme un appareil de déstabilisation, de coup d’État dont Laurent Gbagbo aurait été « l’un des instigateurs ». « Lorsqu’on a tenté un coup d’État soi-même et qu’on a échoué, parce que ce qui s’est passé en 2020, peut-être que tu n’es pas au courant, c’était une tentative de déstabilisation parce que lorsqu’on vient créer un conseil national de transition, ces conseils ne sont créés que dans des pays où il y a eu coup d’État. Donc c’est une tentative de coup d’État qui n’a pas marché. Lorsqu’on a été soi-même, l’un des instigateurs de cela, on ne peut pas venir raconter autre chose aujourd’hui », a-t-il dit. Troisième élément : les évènements qui ont conduit à l’accession au pouvoir du président Gbagbo en 2000. « Qu’est-ce-qui s’est passé en 2000 ? On a fait des élections présidentielles en 2000. Pour les plus jeunes et je prends à témoin tous ceux qui sont là et je veux qu’on me dise si ce que je vais dire n’est pas vrai. Lors des élections de 2000, Laurent Gbagbo et Robert Guéï se sont arrangés pour éliminer tous les autres candidats, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié. Même les 6 candidats du PDCI, Bombet, Lamine Fadiga, etc, tous éliminés. Et ils sont allés faire une élection présidentielle. Le lundi après les élections, Bamba Cheick Daniel, qui comme le président de la commission électorale indépendante, Honoré Guié n’avait pas pu donner les résultats des élections et on a vu tous qu’il a été empêché de donner le résultat des élections », a-t-il rappelé.  Parlant des élections présidentielles de 2025, il dira : « Alassane Ouattara est à son premier mandat de la Troisième République, il lui reste encore un mandat », a déclaré le ministre de la promotion de la jeunesse Mamadou Touré. Et de poursuivre : « Bamba Cheick Daniel est sorti à la télévision pour dire que Robert Guéï a gagné les élections avec plus d’un million de voix et Laurent Gbagbo a perdu les élections. Si Laurent Gbagbo était démocrate, comme il veut se donner les donneurs de leçons aujourd’hui, qu’est-ce qu’il aurait dû faire ? Il y avait une cour suprême. Laurent Gbagbo aurait dû attendre pour saisir la cour suprême pour qu’elle constate l’illégalité et la non légalité des résultats donnés par Bamba Cheick Daniel. Mais Gbagbo a appelé tous les Ivoiriens à sortir pour chasser Guéï. Mais excusez-moi, il y avait l’armée devant les manifestants pour faire partir Robert Guéï. Et c’est quand l’armée a fait partir Robert Guéï, et que la télévision a été prise que Laurent Gbagbo est venu à la télévision alors qu’il n’a jamais été investi par qui que ce soit.  « Ivoiriens, Ivoiriennes, à partir d’aujourd’hui, je suis le président de la Côte d’Ivoire », a-t-il dit. Avant de  demander à la CEI de reprendre son travail. C’est un coup d’État parce que dans un Etat de droit, tu ne te proclames pas président », a-t-il conclu.

Eugène Kanga B