Après la rencontre Ouattara-Bédié-Gbagbo / Le temps des regrets de Guillaume Soro

Après la rencontre Ouattara-Bédié-Gbagbo / Le temps des regrets de Guillaume Soro
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Depuis son atterrissage raté à l’Aéroport Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët, le 23 décembre 2019, l’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafory Soro, s’est donné un exil forcé. En Europe, l’ex- député de Ferkessédougou était devenu de plus en plus prolixe, avant et après les élections présidentielles et législatives qui se sont respectivement déroulées, le 31 octobre 2020 et le 6 mars 2021. Depuis la rencontre des Présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, et la participation des partis de Laurent Gbagbo et de Konan Bédié, aux élections législatives dernières, l’ex-député de Ferkessédougou,  semble avoir perdu son latin. L’homme qui déclarait sur les réseaux sociaux qu’il ferait asseoir le chef de l’Etat, pour lui donner des conseils, semble-t-il, regrette ses  sorties  envers son bienfaiteur, Alassane Ouattara. On le sait, le Président Alassane Ouattara avait reconduit le Premier ministre de Laurent Gbagbo, après les présidentielles de 2010, avant de faire de lui, le président du parlement ivoirien. Aujourd’hui, Soro regrette tous ses actes d’immaturité politiques qu’il a posés et qui ont moralement agressé le Président Alassane Ouattara, qui l’a toujours considéré comme son propre fils. Guillaume Soro se voit écarter de la réconciliation nationale, parce que condamné à perpétuité par la justice ivoirienne. D’autant plus qu’Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié se sont  rencontrés, pour fumer le calumet de la paix, sans Guillaume Soro. Alors, qu’ils étaient tous des faucons  du Rhdp. Bédié, certes, s’est retiré du parti Houphouëtiste, mais pas au même degré que Guillaume Soro.  Puisque,  le patron du Pdci et son jeune frère Alassane Ouattara, après avoir brisé le mur de la glace, se parlent fraternellement au téléphone, au profit de la paix, la réconciliation des Ivoiriens et la cohésion sociale. S’il y a, aujourd’hui, un homme hors du champ politique de la réconciliation. Le grand perdant, c’est bien Guillaume Soro, parce que les Présidents,  Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ont décidé de faire une politique civilisée. Pour le bonheur du peuple  ivoirien. Ils se sont en effet, rencontrés, le 27 juillet dernier, au Palais Présidentiel, pour parler de l’avenir politique et économique de la Côte d’Ivoire.

Soro, à l’heure des regrets

Le rapprochement entre Alassane Ouattara et son jeune frère Laurent Gbagbo, n’a pas été du goût de Guillaume Soro et sa poignée de partisans, qui lui sont encore fidèles. En effet, cette rencontre d’espoir, fait l’objet de plusieurs,  critiques sur la toile, de la part des proches collaborateurs de Soro qui y voient un échec de la réconciliation, parce que leur mentor Guillaume Soro n’est pas associé à cette avancée. Le moins que l’on puisse dire aujourd’hui, c’est que la rencontre du 27 juillet dernier entre les deux hommes politiques, n’envisage aucune place, pour l’ex-rebelle, Guillaume Soro, dans le schéma du processus de paix et de réconciliation en Eburnie. « J’aime ce genre de rencontre qui fait détendre l’atmosphère », a indiqué Laurent Gbagbo, au Palais Présidentiel, lors de sa rencontre avec le chef de l’Etat, devant la presse nationale et internationale.  Alassane Ouattara, pour sa part, reconnaît que Laurent Gbagbo a beaucoup fait pour lui. Par conséquent, il souhaite même une autre rencontre entre les deux, après le mois d’août. Toujours, dans l’élan de la réconciliation, Laurent Gbagbo a également rencontré Henri Konan Bédié, après son retour au bercail.  Les deux hommes ont parlé de paix et de réconciliation à Daoukro, terre natale du Président Henri Konan Bédié. A l’analyse des faits, on peut affirmer sans  risque de se tromper, qu’il n’y a plus de problème majeur entre les trois leaders de la scène politique ivoirienne. Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ont fait l’option de la paix sans Guillaume Soro. « Guillaume Soro est loin de faire la paix avec ses ex-guides politiques, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Il n’est pas en phase avec le train de la réconciliation », a indiqué récemment, un observateur de la scène politique ivoirienne. Expliquant, les regrets de Guillaume Soro, notre analyste politique note qu’il n’aura pas été juste envers les deux présidents de la République, Ouattara et Gbagbo. L’ex-président de l’Assemblée Nationale est le seul homme politique ivoirien, que Laurent Gbagbo a refusé de rencontrer, quand il était en liberté provisoire en Belgique. Pouvait-il être autrement, quand on sait que, le fils de Zépê Koudou Paul n’a jamais digéré la volte-face de son ex-Premier ministre, qui a mobilisé les forces  nouvelles contre son régime, après les présidentielles de 2010. Gbagbo n’est pas prêt à pardonner Guillaume Soro, malgré sa volonté d’aller à la paix et la réconciliation, telle qu’exprimée  lors de sa rencontre avec  Alassane Ouattara, le 27 juillet dernier. Laurent Gbagbo, au Palais Présidentiel, a formulé, le vœu de voir, le chef de l’Etat user de tous ses pouvoirs, pour la libération des prisonniers pro-Gbagbo et ceux du Gps. Une liste des prisonniers à gracier du président Laurent Gbagbo, a été remise au Président Alassane Ouattara. Ici, Laurent Gbagbo n’aura pas plaidé pour Guillaume Soro. De son côté, le retour de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire, est le dernier souci du Président Alassane Ouattara. Car nul, n’a jamais humilié, le Président Ouattara, comme  l’a fait Guillaume Soro. Dénigrer le chef de l’Etat, sans se soucier de la magnanimité avec laquelle, il l’a traité, faisant de lui, le Premier ministre et le président de l’Assemblée Nationale, Soro s’est comporté comme un homme égaré de la case Houphouëtiste. Soro va à jamais regretter ses actes qui vont l’éloigner de la réconciliation nationale et de la quête de la paix et de la cohésion sociale dans le pays.  

Abandonné par ses amis, que vaut Guillaume Soro sans Ouattara ?

« Le temps est un autre nom de Dieu », dit un  vieil adage. L’ex-président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro, se rend compte, que les décisions prises dans la colère, après son refus de rester au Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix a  claqué  la porte à l’hémicycle ivoirien. Toute chose,  qui  ne lui a pas rendu service politiquement. L’ex-chef rebelle a donc fait une grosse erreur en décidant de tourner le dos à Alassane Ouattara en s’inscrivant  dans  une  logique d’ennemi politique. Aujourd’hui, que vaut Guillaume Soro sans le Président Alassane Ouattara ? Rien. On peut affirmer. Puisque, depuis sa révolte contre le chef de l’Etat, Guillaume Soro est politiquement éteint. En plus, il a été abandonné par tous ses amis du Gps. D’autres, plus lucides politiquement, ont  déposé  leurs bagages au Rhdp, parce qu’ils savent d’où ils viennent. Récemment, c’est Alain Lobognon qui démissionnait de leur plateforme d’opposition, quelques jours avant son  procès. A sa sortie de prison, le ministre Lobognon a été pragmatique. Il a fait l’option de négocier un rapprochement entre le Président Alassane Ouattara et Guillaume Soro, parce qu’il s’est rendu compte de l’erreur commise par le patron du GPS, Guillaume Soro. A l’analyse de cette position du ministre Lobognon, le Gps n’est pas une plateforme d’avenir et de réussite politique. Le destin politique des hommes du Gps, se trouve en réalité au Rhdp. Le 19 octobre 2020, à Ferkessédougou, au cours de la cérémonie d’hommage des enseignants du Tchologo, plusieurs d’entre eux, qui étaient du Raci et du Gps, ont affirmé leur adhésion au Rhdp. Qui rendaient hommage au Président Alassane Ouattara. « Ils avaient scandé le Raci c’est terminé, le Gps c’est terminé », comme pour dire qu’ils s’étaient tous égarés en suivant Guillaume Soro.  De leur côté, l’honorable Soro Kanigui et ses amis qui faisaient la force du Raci ont jeté l’éponge pour s’inscrire dans la voie de la logique politique.  Soro qui s’est éloigné de son « père » Alassane Ouattara, et qui a été abandonné par ses amis, risquent de rater le train de la réconciliation.  

Romaric Sako

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