Blocage du dialogue politique/La fuite en avant de Bédié et Gbagbo

Blocage du dialogue politique/La fuite en avant de Bédié et Gbagbo
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Chronique d’un honteux chantage

-La surenchère politique ne passera pas

-Un opposant accuse l’opposition

Réunis hier mercredi 5 janvier 2022, au siège du PDCI-Rda, les différents porte-paroles du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des Peuples Africains Côte d’Ivoire (PPA-CI)  ont exprimé au cours d’un point de presse commun leurs vives inquiétudes quant à l’issue du dialogue politique. A l’analyse, ces deux partis de l’opposition rattrapés par leur passé veulent jeter l’anathème sur le parti au pouvoir  qui a pourtant  tout mis en œuvre pour le retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire. De fait, c’est une fuite en avant des présidents Henri Konan Bédié et de Laurent Gbagbo. Et pour cause.

En effet, prenant pour prétexte que le dialogue ne passerait pas pour une priorité aux yeux du président de la République Alassane Ouattara parce que n’en a pas fait une lors de son message à la nation, le gouvernement jouerait de duplicité. Ils tiennent pour preuve, la récente sortie du Procureur de la république, Adou Richard relative à la conclusion d’enquête sur les violences électorales de la présidentielle. Une sortie jugée pleine de  menaces et qui porterait une accusation contre les partis d’opposition et leurs leaders,  estime le porte-parole  Koné Katinan. « Dans son discours de fin d’année, il en a fait un simple principe et ne l’a pas inscrit dans ses priorités d’actions au titre de l’année 2022 », soutient-il. Poursuivant, les deux partis politiques de l’opposition indiquent : « le PDCI-RDA et le PPA-CI ont respectivement publié, les mercredi 29 et jeudi 30 décembre 2021, des déclarations pour s’interroger sur la sincérité du dialogue politique initié par le gouvernement, le 16 décembre dernier. Les interrogations des deux partis, acteurs majeurs de la vie politique nationale, font suite à la conférence de presse du procureur de la république près le  tribunal de Première Instance du Plateau tenue le lundi 27 décembre 2021(…)Et d’ajouter :  «ainsi, mis en rapport avec ce report, la sortie du procureur et le silence du gouvernement, quant à la suite attendue des travaux du dialogue, une semaine après la nouvelle date butoir, constituent un faisceau d’indices concordants suffisants pour justifier les interrogations du PDCI-RDA et du PPA-CI sur la volonté réelle du gouvernement de conduire le dialogue politique qu’il a librement initié.»

Comment l’annonce des  poursuites judiciaires hante  les opposants

Koné Katinan poursuivant  au nom des deux partis dira : «en effet, il s’agissait, pour le procureur, de rendre publiques les conclusions des enquêtes qu’il dit avoir menées à la tête de l’unité spéciale d’investigation mise sur pied, au lendemain de l’élection présidentielle fortement litigieuse d’octobre 2020. Ces investigations visaient à faire la lumière sur les violences meurtrières survenues lors de ladite élection. A cette occasion, le procureur de la république a porté de graves accusations, assorties de menaces de poursuites judiciaires, contre des dirigeants des partis de l’opposition. Il importe de signaler que la conférence de presse du procureur a curieusement coïncidé avec la nouvelle date butoir de dépôt des termes de référence(…) L’on se rappelle que le report de la date de dépôt des propositions de termes de référence du 17 au 27 décembre 2021 a été abusivement attribué aux partis de l’opposition alors que le PDCI et le PPA-CI, en ce qui les concerne, avaient déposé leurs termes de référence effectivement le 17 décembre», a rappelé Koné Katinan.

Le PDCI et le PPA-CI dans une logique de chantage et de surenchère politique

« Pour le PDCI-RDA et le PPA-CI, il ne saurait avoir de priorité plus élevée que la recherche de la réconciliation nationale et de la paix, but ultime attendu du dialogue politique qu’appellent à l’unisson nos compatriotes.  Devant l’approche à la fois hésitante et contradictoire du pouvoir sur cette question cruciale pour la cohésion sociale, le PDCI-RDA et le PPA-CI,  réaffirment leurs engagements à participer au dialogue politique qu’ils souhaitent sincère, dans l’unique intérêt de nos compatriotes et des populations qui nous font l’amitié de vivre dans notre pays ;interpellent le gouvernement sur sa responsabilité première de garantir le succès de cette phase du dialogue  et demandent au chef de l’Etat, dont le troisième mandat a aggravé la fracture sociale, d’inscrire, enfin, le dialogue politique parmi ses priorités pour l’année 2022 et encouragent les partenaires au développement à accorder davantage d’intérêt à cette phase du dialogue », soutient Koné Katinan. A  travers ces propos des conférenciers, l’on note qu’ils font une injonction au président de la République pour qu’il applique à la lettre leur souhait. Celui de faire fi de la séparation des pouvoirs (judiciaire et exécutif) pour faire place à l’impunité. Et pourtant, sur la question le procureur de la république et le chef de l’Etat ont été on ne peut plus clairs. Pas question de bâtir un Etat de droit  sur le sceau de  l’impunité. D’ailleurs, s’il est vrai que le chef de l’Etat dans son discours de fin d’année a insisté sur trois priorités, il n’en demeure pas moins, qu’il a inscrit le dialogue entre les différents acteurs politiques comme une de ses attentes. Ce dialogue ne pouvant se faire qu’avec toutes les composantes de la société ivoirienne. Autant dire que les deux partis politiques de l’opposition sont dans une logique de chantage et de surenchère politique.

Bloffouê Bâ

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