Commercialisation et exportation illicites des produits agricoles/Les Députés adoptent le projet de loi portant répression

Commercialisation et exportation illicites des produits agricoles/Les Députés  adoptent  le projet de loi portant répression
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Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural,  Adjoumani Kobenan Kouassi était face à la Commission des Affaires économiques et financières (Caef) de l’Assemblée nationale, hier 9 juin 2022 pour présenter le projet de loi portant ratification de l’ordonnance n° 2020-602 du 05 août 2020 modifiant l’ordonnance n° 2018-437 du 03 mai 2018 portant répression de la commercialisation et de l’exportation illicites des produits agricoles soumises à agrément. Celui-ci a été adopté à la majorité des députés présents.

25 voix pour et 9 voix contre. C’est le résultat que les députés de la Caef ont affiché, après avoir écouté la présentation du projet et les éclairages du ministre Adjoumani Kobenan Kouassi. Après qu’il ait exposé les motifs, les groupes parlementaires, tout en soutenant la démarche de réformer la loi pour une meilleure commercialisation des produits agricoles, ont fait des remarques. Pour le Pdci-Rda, l’initiative est louable. Cependant, prenant à témoin les prix pratiqués par les pays  voisins de la Côte d’Ivoire, il  souligne que tant que les prix des produits seront faibles, la fraude existera toujours dans le secteur agricole. Le Ppa-Ci est d’avis que de nouvelles mesures doivent être prises pour satisfaire les producteurs, ainsi que l’État. Pour lui, ce projet de loi vient à propos, mais il souhaite que des éclairages soient faits au niveau de l’impact sur la commercialisation illicite, le nombre des saisies faites à ce jour, le tonnage des produits saisis par les services adéquats. Il souhaite par ailleurs,  savoir si la Côte d’Ivoire a la capacité nécessaire pour l’entreposage des produits saisis sans que le stockage n’affecte la qualité de ces produits.

Éclairages du ministre Adjoumani

En réponse aux préoccupations des députés, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Adjoumani Kobenan Kouassi,  a évoqué  les avantages de la réforme de la loi. Pour lui, la Côte d’Ivoire est sur la bonne voie. Le Pdci-Rda ayant fait savoir que le gouvernement persiste à prendre des mesures inopérantes et non cohérentes, il était du devoir d’Adjoumani de rectifier le tir. « Depuis la prise de l’ordonnance rectificative, le phénomène des exportations illicites a véritablement diminué. Dire qu’aujourd’hui,  nous prenons des décisions inopérantes, c’est méconnaître le principe des réformes qui ont été faites au niveau des différentes filières agricoles ». Parlant des acquis, le ministre a mentionné que des progrès sont perçus. Le cas de la filière anacarde en est l’exemple. A preuve,  a-t-il dit : « Grâce à la réforme de 2013, la filière anacarde a connu d’énormes progrès. Elle est devenue tellement attractive que les acteurs de tous genres s’y intéressent. Nous devons savoir que bien avant les réformes et la prise de l’ordonnance,  la stratégie nationale était contournée par des acteurs véreux. 25 à 30% de nos noix de cajou étaient détournées et allaient vers les pays voisins. Ce détournement du produit est surtout dû à la meilleure qualité. Référence à la région du Gontougou qui produit la meilleure qualité de noix de cajou », note Adjoumani.  Dans ses explications, le ministre a fait remarquer que lorsque ce produit de qualité est détourné et envoyé à l’extérieur dans ces pays, un bonus est opéré par rapport à ce produit. Le bonus est répercuté automatiquement sur le prix. Parlant des résultats satisfaisants grâce à l’ordonnance, Adjoumani soutient qu’il y a aujourd’hui,  un développement harmonieux de la stratégie nationale de transformation des produits ivoiriens. « Pour montrer que l’ordonnance a donné des résultats probants, en raison de la proximité du Gontougou avec le Ghana en 2019, nous étions à 17 472 tonnes. En 2020, nous avons atteint 40 678 tonnes. Et en 2022, en ce moment le Gontougou enregistre 60 953 tonnes », a révélé le ministre, qui a renseigné qu’autrefois,  cette région produisait 136 000 tonnes en 2014. Ce chiffre a baissé à 17 000 tonnes à cause des exportations illicites, mais la pente est en train d’être remontée, grâce aux dispositions actuelles. Concernant le stockage des produits, le ministre d’Etat a fait savoir que la Côte d’Ivoire dispose de moyens adéquats quant à sa politique.

Clément Koffi

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