Dernière décision de la CPI : Gbagbo Laurent n’est pas libre

Dernière décision de la CPI : Gbagbo Laurent n’est pas libre
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La Cour Pénale Internationale s’est récemment prononcée sur les cas Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé poursuivis pour  crimes contre l’humanité. La CPI a décidé de l’assouplissement des restrictions des conditions de libération de ces deux Ivoiriens. Dès l’annonce de cette information, des militants du FPI et plusieurs autres sympathisants de l’ancien Chef de l’Etat ont manifesté une immense joie. Dans quelques localités encore fidèles à Laurent Gbagbo, des populations ont manifesté leur joie dans les rues et maquis. Même si ces manifestations n’ont pas connu le même engouement que celui des instants qui ont suivi l’annonce de leur acquittement en 2019, force est de noter que les quelques militants encore acquis à la cause de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé ont crié victoire, ce jeudi 28 mai dernier. Malheureusement, la réalité des faits montre que le fils de Koudou Paul et l’ex-président de la FESCI sont toujours poursuivis. Blé Goudé Charles lui-même le reconnait en affirmant que c’est un pas essentiel qui a été tout de même fait. Le procès continue puisque la procureure Fatou Bensouda indique qu’elle ira jusqu’au bout de ce jugement relatif à plus de 3000 morts en Côte d’Ivoire. En réalité, vu les crimes atroces commis  en fin 2010 et au premier trimestre de l’année 2011, Laurent Gbagbo ne sera pas totalement libre sans une décision définitive de la cour pénale internationale. Les juges, il faut l’avouer ont certes décidé            de mettre fin à certaines conditions imposées à la mise en liberté du perdant du second tour de la présidentielle de 2010 et de Charles Blé Goudé, le jeudi 28 mai dernier ; mais cela ne signifie pas que ces deux Ivoiriens sont totalement libres. Cette décision ne leur permet pas de  venir en Côte d’Ivoire pour participer à la vie politique du pays à quelques mois de la présidentielle. Laurent Gbagbo et son fils Blé Goudé sont toujours poursuivis parce que la procureure de cette cour pénale internationale n’a jamais renoncé à son appel. C’est donc une illusion pour certains qui pensent que cette décision est prise pour permettre à Laurent Gbagbo de prendre part à l’élection présidentielle du 31 octobre. Déjà dans les ruelles, certaines personnes n’ont pas hésité de crier ‘’ Gbagbo revient à la présidence’’. Pour d’autres, ce sont les prédictions d’un certain illusionniste et prophète Koné Malachie qui ayant endoctriné Gbagbo et ses suiveurs, qui se réalisent. En effet, ce prophète partisan a annoncé sur tous les toits que Dieu lui aurait confié que Gbagbo ne perdrait jamais le pouvoir. Le premier des refondateurs même s’il est arrêté, il serait libéré quelques semaines pour occuper le fauteuil présidentiel. Cela fait aujourd’hui neuf bonnes années que Gbagbo est arrêté. Malheureusement, il a suffi cette dernière décision de la Cour pénale internationale pour que les illusionnistes du Front populaire ivoirien ou ‘’ GOR’’ croient que Gbagbo est en route pour Abidjan pour prendre part à la compétition électorale programmée dans quelques quatre petits mois. Or, tant que le procès n’est pas terminé, on ne peut pas affirmer que Laurent Gbagbo est libre. Il a été dit qu’il peut désormais quitter la Belgique où il est assigné à résidence depuis son acquittement en 2019 d’accusations de crimes contre l’humanité. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé n’auront plus à remettre au Greffe toutes les pièces d’identités dont ils disposent, notamment le passeport. Ils ne devront plus se présenter chaque semaine auprès des autorités de l’Etat d’accueil ou auprès du Greffe. Ensuite, il a été dit qu’ils ne devront plus se conformer à toute autre condition imposée par l’Etat dans lequel ils seront. Mais, cela ne suffit pas pour dire que le célèbre prisonnier africain est libre et prêt à venir en Côte d’Ivoire pour discuter une élection présidentielle. Gbagbo n’est pas libre. Blé Goudé non plus. Car ces deux prisonniers ‘’ n’ont pas le droit de se prononcer publiquement sur la procédure en cours à la CPI’’.  Cela signifie clairement que la CPI n’a pas renoncé à ses poursuites contre Gbagbo. Il est toujours surveillé par la cour pénale internationale qui lui interdit le droit d’entrer en contact avec les témoins de la procureure Fatou Bensouda. Cela suppose que le jugement se poursuit. Comment peut-on dire qu’un homme est libre alors qu’il est interdit de visiter certains Etats ? Notamment, les pays n’ayant pas signé le statut de Rome instituant la CPI ne recevront pas Laurent Gbagbo. Cela pour éviter que le fils de Koudou se rétracte dans ces pays pour éviter la justice. Comme on le constate, le procès n’ayant pas pris fin, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne sont pas libres. Ils sont poursuivis par la justice ivoirienne.  

Bédié ruse avec les pro-Gbagbo

La décision de la Cour pénale internationale a été saluée par le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, candidat aux élections présidentielles d’octobre prochain. On s’interroge sur la sortie précipitée de Bédié quant à la décision de la CPI. N’est-ce pas lui Bédié qui a proposé que Laurent Gbagbo soit conduit à la CPI ? ‘’ Laurent Gbagbo a sa place à la Cour pénale internationale’’, avait indiqué en 2011 le rancunier Henri Konan Bédié. Parce qu’il était au RHDP et comptait revenir au pouvoir avec le soutien de l’alliance RHDP. L’homme de Daoukro, ayant dit ses adieux au RHDP,  change le fusil de l’épaule et trouve que Laurent Gbagbo, aujourd’hui est un ange. Le Sphinx de Daoukro, le fait pour des raisons électorales.   Aujourd’hui, l’homme se réjouit d’un allègement des conditions de détention de Gbagbo. Cet ex-allié du président Alassane Ouattara, qui est au aujourd’hui le chef de fil de l’opposition ivoirienne est la première personne à saluer la décision de la cour pénale internationale. Cela pour montrer aux partisans de Laurent Gbagbo que sa volonté d’aller avec le Front populaire ivoirien à cette élection dans un esprit d’unité est inaltérable. Henri Konan Bédié  note que leur libération tant attendue et longtemps espérée est un moment de bonheur pour la majorité des Ivoiriennes, Ivoiriens et des démocrates du monde entier. N’Zuéba tient ces propos pour amadouer les militants de Gbagbo. Sinon, il sait que la liberté n’est pas encore acquise par les deux frontistes. 

Romaric SAKO      

L K

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