Gros malaise au PDCI /Des démissions en cascade annoncées

Gros malaise au PDCI /Des démissions en cascade annoncées
445 Vues

-La direction centrale du parti au banc des accusés

 La sérénité n’est pas de mise au sein du  Parti démocratique de Côte d’Ivoire. Et ce, dans la préparation du prochain congrès. Le dimanche 10 Juillet 2022, s’est tenu à Divo, entre plusieurs cadres et des militants de base de ladite formation politique, une grande réunion.  Qui  avait un seul point à l’ordre du jour: la vie du parti.

A cette occasion, le modérateur Frédéric Kramo a présenté un triste décor de la vie du parti dans le Loh-Djiboua. Faisant le point  quant à la santé du parti présidé par Aimé Henri Konan Bédié, on note que sur les 9 postes des députés, des 5 postes des maires et du poste du président du conseil régional, le  parti n’occupe aucun siège. Toute chose qui n’honore pas le parti,  créé par Félix Houphouët-Boigny, le père de la Côte d’Ivoire moderne. Prenant la parole, les secrétaires des sections, dans leur ensemble, ont pointé du doigt la direction centrale du parti qui, selon eux, fait des nominations de certains délégués sans tenir compte de l’avis des bases et fait un très mauvais choix des candidats lors des échéances électorales. « On nous impose certains délégués que nous n’avons jamais vus, qui ne nous connaissent pas physiquement… Qu’ils arrêtent de nommer les gens en restant dans leurs bureaux car pour savoir celui qui fait bien son travail, c’est la base qu’il faut consulter », s’est indigné, un secrétaire de section. Au cours de cette rencontre, les militants, à l’unanimité, ont décrié l’attitude  de certains hauts responsables du parti qui selon eux, adoptent  un comportement qui met en mal la vie du parti dans la commune de Divo. Conséquence, absence  d’entente entre eux, la jeunesse et les autres responsables de ladite formation politique dans la région du Loh Djboua. Par ailleurs, notre source renseigne que de Divo, Guitry, Lakota en passant par Nebo, jusqu’à Hiré, le PDCI-RDA va mal. A petits feux, le parti doyen se meurt. Pour toutes ces raisons, tous les membres présents à cette rencontre ont même annoncé leurs démissions des délégations si rien n’est fait. Soulignons que  cette rencontre a été sanctionnée par un communiqué demandant un renouvellement de toutes les délégations du parti dans la région pour la survie du PDCI-RDA. Soulignons que ce malaise  ausein du parti vert et blanc n’est pas l’apanage de la région du Lôh Djiboua.

La révolte de la jeunesse

En effet, depuis quelque temps, des voix s’élèvent au sein de ce parti pour dénoncer  des manœuvres s’inscrivant dans la perspective de la présidentielle de 2025. À quelque trois ans de l’échéance, des militants du PDCI n’entendent plus se taire face au flou  quant aux éventuels candidats putatifs du parti. Les grognards reprochent à Bédié d’entretenir ce flou en jouant la montre. À quelques mois du prochain congrès de leur parti, prévu pour cette année, ces militants du PDCI ont donc décidé d’élever la voix pour s’insurger contre la conduite des affaires par le  président Konan Bédié. À les entendre, cette gestion du parti est de nature à compromettre ses chances d’un retour au pouvoir en 2025. Or, pour ces jeunes et cadres du parti, le PDCI n’a que trop duré dans l’opposition. Aussi, ont-ils décidé de prendre leurs responsabilités en secouant le cocotier. Cette grogne passerait pour un non-événement si des visages bien connus au sein du parti ne s’en faisaient l’écho, d’une manière ou d’une autre. C’est le cas de Yao Innocent, président de la jeunesse rurale du PDCI. Dans une déclaration publiée sur la toile, celui-ci défend l’idée de laisser s’exprimer toute velléité de candidature, notamment celle de l’ex-patron du Crédit Suisse, Tidjane Thiam. « Il faut encourager tous ceux qui veulent être candidats », martèle-t-il. A l’analyse, cette jeunesse s’insurge contre  le  management même du président du PDCI, comme en témoignent ces récriminations d’un cadre, rapportées par un confrère. « On ne voit rien, plus rien (…) Malgré l’échec de sa stratégie à la présidentielle de 2020, le vieux reste imperméable aux critiques. Il refuse même de lâcher les rênes du PDCI », fulmine ce cadre du PDCI dont les propos font écho à ceux d’un autre protestataire. « Nous ne voulions pas parler, mais maintenant, nous n’allons pas nous taire, nous ne voulons pas être une génération sacrifiée », avertit-il. Autant de cris du cœur qui montrent bien que le parti de Bédié va mal. Très mal.

Bloffouê Bâ

@admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *