Interview/Edmond Clégbazah, mandataire de sa Majesté Kanga Assoumou : « le roi veut que la paix et la cohésion sociale règnent à Bassam… »

Interview/Edmond Clégbazah, mandataire de sa Majesté Kanga Assoumou : « le roi veut que la paix et la cohésion sociale règnent à Bassam… »
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A l’instar des autres régions et royaumes de la Côte d’Ivoire, le royaume des Abouré Ehé est en proie  à des questions foncières. Dans l’entretien qui suit, le mandataire du 21 e roi des Abouré Ehé sa Majesté Kanga Assoumou, Edmond Clégbazah, interpelle l’autorité préfectoral quant au respect des trois pouvoirs que sont le législatif, l’exécutif et  le judiciaire.

L’essor ivoirien : Que nous vaut l’objet de votre visite, monsieur le mandataire?                           

Edmond Clégbazah : Je suis là pour des nécessités d’usage et traduire la vision de sa Majesté  Kanga Assoumou, 21e Roi des Abouré Ehé sur les questions foncières du Royaume et sur la nécessité de maintenir la cohésion sociale,  que ceux qui sont habilités à le faire semblent ignorer.                                    

Pouvez-vous être plus explicite ?

Je ne vous apprends rien que la vie sociale trouve sa régulation et sa stabilité dans le fonctionnement harmonieux des trois pouvoirs que sont, le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Le législatif vote les lois, l’exécutif veille à leur application et  le judiciaire sanctionne les manquements. Aussi, il est aberrant voire inadmissible que ceux qui sont censés veiller à  l’exécution  des décisions de justice s’y opposent. A Grand Bassam,  le corps préfectoral est devenu une juridiction d’instance administrative qui s’oppose à l’exécution des décisions de justice. Une tribune est désormais créée pour défendre et repositionner tous les acteurs indélicats objectivement sanctionnés par la justice pour leurs méfaits.

Et c’est, ce qui arrive quand on abandonne ces charges régaliennes pour surgir par effraction dans le domaine complexe du foncier business.    

Quelle suite, attendez-vous donner à cette affaire ? 

  Le royaume n’est pas du tout content et fait injonction au Préfet d’arrêter de traiter une royauté vieille de plusieurs siècles de petit village avec à sa tête un petit chef et non un Souverain. Les historiens sont là pour l’éclairer pédagogiquement sur les fondements indéniables du Royaume de Moossou. Si le Préfet l’ignore, nous tenons à lui rappeler que toutes les affaires de portée traditionnelle et sociale sont adressées au Royaume de Moossou qui dans la sociologie Akan représente le Tribunal de 1ère Instance. Quand il n y a pas de fumée blanche, on se réfère au Royaume de Krinjabo qui représente la Cour d’appel. Si là encore, il y a des difficultés on se rend  tous  dans le  Royaume de Bondoukou qui est la Cour Suprême. Au demeurant, la Chambre des Rois et Chefs traditionnels  est désormais institutionnalisée et consignée dans notre constitution.  Et ça, le corps préfectoral doit le savoir et manifester un peu d égard et de respect  au Roi qui est une  haute autorité nationale et internationale.  Nous ne supporterons pas  cette défiance exaspérante. S’il y a des décisions de justice qui semblent confuses pour le corps préfectoral, il y a à Grand d Bassam, un Procureur outillé qui peut apporter des éclaircissements. Mais nous  ne supportons plus cette façon de dénigrer le Royaume pour faire plaisir à  des malfrats qui payent le prix de leurs mauvaises pratiques.

Ne pensez-vous pas que vous exagérez un peu ?

Non ce sont des faits réels que vous pouvez vérifier.  Tout le monde peut banaliser les décisions de justice sauf le corps préfectoral. Je suis désolé mais nous ne pouvons plus accepter les réunions informelles avec  la  présence des forces de l’ordre pour privilégier les intérêts visiblement mercantilistes au détriment du droit dit par des professionnels. Tout au plus, il faut reconnaître d’abord la victoire du Roi  et négocier par la suite avec celui-ci, en jouant sur son pouvoir tutélaire et sa posture de Roi de tous pour trouver des solutions en dehors des victoires judiciaires.  Voilà comment on agit quand on a pour souci, de garantir la paix sociale. On ne froisse pas les décisions dûment rendues pour  vaille que vaille imposer ces points de vue sur des causes perdues. C’est indigne pour des administratifs et c’est la plus mauvaise méthodologie.

Votre mot de fin         

Le Roi par ma voix  veut  qu’à  Grand Bassam,  la paix et la cohésion sociale règnent. Ses portes restent ouvertes à tous, sans exception pour trouver des solutions durables à tout contentieux fonciers. Il demande par ma voix aux uns et aux autres de se ressaisir et d’œuvrer pour le  respect des valeurs républicaines et ceux qui les incarnent. Et que le respect et la courtoisie guident nos actions pour une Côte d’Ivoire forte et prospère. Il y a solution à  tout mais tout est une question d’humilité et de méthode d’approche. C’est ce qui arrive quand on abandonne ses charges régaliennes pour surgir par effraction dans le domaine complexe du foncier business. Le royaume n’est pas du tout content et fait injonction au Préfet d’arrêter de traiter une royauté vieille de plusieurs siècles de petit village avec à sa tête un petit chef et non un Souverain.

Interview réalisée par Bloffouê Bâ

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