Interview/Mamadou Touré : « Face au terrorisme, le chef de l’Etat a décidé d’apporter une solution sociale… »

Interview/Mamadou Touré : « Face au terrorisme, le chef de l’Etat a décidé d’apporter une solution sociale… »
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Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service Civique, Porte-parole adjoint du gouvernement est actuellement en mission en France pour conclure les discussions sur le C2D3. En marge de cette mission, il était l’invité de TV5 Monde Afrique mardi. Faisant le tour de l’actualité sociopolitique, Mamadou Touré passe en revue les stratégies mises en place par la Côte d’Ivoire pour faire face au terrorisme, à la vision du chef de l’Etat quant à sa vision pour l’insertion des jeunes dans le tissu social, non sans se prononcer sur la coopération franco-ivoirienne. Entretien.

 A quel point votre pays est-il menacé par le terrorisme ?

D’abord vous rassurer qu’effectivement,  il y a eu des attaques au nord de notre pays. Aujourd’hui,  la situation sécuritaire est satisfaisante. Nos forces ont pu repousser ces attaques. La sécurité est revenue. D’ailleurs,  nous sommes très regardant sur ce qui se passe au-delà des frontières ivoiriennes. C’est pour cela que le gouvernement ivoirien sous l’autorité du Président Alassane Ouattara, au-delà de la réponse militaire efficace qui est apportée, a décidé d’apporter une réponse sociale.

La réponse sociale dont vous parlez est le plan antiterroriste mis en place dans le Nord.

 Sous l’autorité du Premier ministre Patrick Achi, il a été conçu un programme social du gouvernement notamment,  un volet sur les zones de vulnérabilité. Ce sont les régions qui font frontière avec les zones nord notamment la mali, le Burkina Faso. C’est au total 405 millions d’euro qui seront investis par le gouvernement dans ces zones pour régler les problèmes d’infrastructures, de routes, l’accès à l’eau potable, l’accès à l’électricité, l’accès à l’éducation. Malheureusement,  ce sont des zones qui ont été délaissées. Pendant plusieurs décennies, ces zones font l’objet d’attraction des terroristes. Qui essaient d’utiliser la vulnérabilité des jeunes pour les enrôler.

 Pour vous, le terrorisme est une question sociale ?

 En tout cas,  c’est la conception du président Alassane Ouattara partagée par tous.  Il ne  peut pas avoir qu’une réponse militaire. A côté de l’indispensable réponse militaire, il faut une réponse sociale. Il faut aller auprès de ces populations, il faut les aider à sortir de la pauvreté. D’ailleurs,  nous-mêmes, dans ces 405 millions d’euros qui seront investis, nous avons 50 millions d’euros qui seront investis pour l’emploi des jeunes, pour la formation des jeunes, apprendre un métier aux jeunes, encadrer les jeunes.

A votre avis, c’est ce que d’autres pays n’ont pas su faire ?

La côte d’ivoire a tiré toutes les leçons de ce qui se passe dans certains pays aujourd’hui,  en proie au terrorisme. La Côte d’Ivoire a suffisamment anticipé pour ne pas commettre les mêmes erreurs que ces pays en axant ses actions massivement sur le volet social en faveur des populations.  En les aidant à sortir de la pauvreté. D’ailleurs, je voudrais profiter de votre micro pour remercier aussi la France à travers l’Agence Française de Développement. Puisque,  ce programme spécial qui se met en place dans le nord de la Côte d’Ivoire verra aussi une contribution de l’AFD à travers un instrument commun que nous avons.

C’est pour cela que vous êtes en mission en France ?

Je suis en mission à Paris pour conclure les discussions sur le contenu du contrat de désendettement. C’est à peu près,  80 millions d’euros qui seront investis par la France dans les projets jeunes dans notre pays à peu près 53 milliards F CFA. Dont 13 milliards F CFA pour le service civique. L’idée pour nous,  c’est de mobiliser, à côté des ressources nationales, mobiliser tous les partenaires au développement, l’AFD, la Banque mondiale, la BAD pour un soutien massif  à l’insertion des jeunes.

Sur l’actualité politique dans votre pays, Charles Blé Goudé qui a récupéré son passeport. Est-ce une bonne nouvelle pour la réconciliation ou ça risque de raviver la situation ?

La volonté du Président de la République, Alassane Ouattara, vous l’avez très bien compris, est de réconcilier son pays.  C’est de consolider la paix. Un dialogue politique a été mis en place et a permis de discuter. Laurent Gbagbo est retourné en Côte d’Ivoire. Charles Blé Goudé vient d’avoir son passeport. Il lui reviendra en lien avec les autorités compétentes de juger de l’opportunité de venir dans son pays à telle date ou telle autre date.  Ce qu’il faut noter, c’est notre volonté de faire en sorte que ce pays reste en paix parce que justement,  l’essentiel est ailleurs.  L’essentiel est aujourd’hui,  d’aider les jeunes à trouver du travail, d’aider les populations à sortir de la pauvreté. C’est ce à quoi le gouvernement de Patrick Achi s’attèle depuis bientôt Un an.

Propos retranscrits par Eugène Kanga B

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