Lutte contre le financement du terrorisme/Ce que préparent les autorités ivoiriennes

Lutte contre le financement du terrorisme/Ce que préparent les autorités ivoiriennes
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Face aux risques de financement du terrorisme et du blanchiment d’argent via le secteur minier, les autorités ivoiriennes ont  renforcé la surveillance de la frontière nord du pays avec le recours à des hélicoptères d’attaque et l’installation des systèmes américains de détection. Pour lutter efficacement contre  le financement du terrorisme, les autorités d’Abidjan viennent de solliciter l’expertise de l’agence de coopération allemande GIZ. Cette dernière,  a élaboré, selon le confrère Africa Intelligence du 29 septembre dernier, un guide en vue de réduire les financements du terrorisme via ledit secteur. Le manque de données actualisées de production et de commercialisation de l’or, l’inexistence de partage d’informations entre  les autorités intervenant dans le secteur,  leur mauvaise application sont selon l’agence allemande, des facteurs de  risques de financement du terrorisme. Avec les autorités ivoiriennes, la GIZ a procédé à la création d’un manuel de procédures visant à limiter au maximum les risques. Un recrutement de consultants est  également lancé pour la rédaction du texte. Par ailleurs, le confrère Africa Intelligence révèle que dans les années 2000, l’exploitation illégale d’or et de diamants a permis de financer des groupes armés engagés dans la crise militaro politique.

L’Académie internationale de lutte, l’avant-garde de la riposte

Pour rappel, des dispositions ont été prises par l’État de Côte d’Ivoire pour répondre concrètement à la menace, tant sur le plan militaire que sur le plan de la justice, où des arrestations ont eu lieu après des attaques dans le nord de la Côte d’Ivoire. Au demeurant, le pays est  entré dans une nouvelle phase avec  une  académie qui ambitionne d’accélérer sur la prospective quant à la lutte contre le terrorisme et son financement. L’inauguration de l’AICLT est intervenue après une attaque dans le nord du  pays frontalier du Burkina Faso, au cours de laquelle un soldat ivoirien a été tué, la troisième en un peu plus de deux mois dans cette région. Plusieurs attentats ont déjà été déjoués grâce à la collaboration des services de renseignements ivoirien, malien, burkinabè et français, selon des sources sécuritaires ivoiriennes et françaises. Construite dans la station balnéaire de Jacqueville, à une cinquantaine de kilomètres d’Abidjan, sur une superficie de 1 100 hectares de cocoteraies, l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme doit notamment former, en collaboration avec plusieurs pays dont la France, des cadres de la lutte « antiterroriste » venus en particulier des pays ouest-africains les plus affectés par la violence djihadiste. Cette académie va se concentrer sur trois niveaux : avec une école des cadres pour former les hauts fonctionnaires, officiers supérieurs, magistrats, etc. Un centre d’entraînement des unités d’intervention spéciales et est doté d’un institut de recherche stratégique. « L’AILCT doit devenir un pôle d’expertise et de compétences régionales de la lutte contre le terrorisme au bénéfice de la stabilité de nos États et de la sécurité de nos populations », a déclaré le président Alassane Ouattara. L’initiative avait été officialisée en novembre 2017 par les présidents français Emmanuel Macron et ivoirien Alassane Ouattara, en marge d’un sommet entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) à Abidjan. Selon le Premier ministre ivoirien Patrick Achi, « l’AILCT sera l’avant-garde de la riposte d’une Afrique de l’Ouest libre et consciente, spécialement entraînée et irrémédiablement déterminée » à lutter contre les djihadistes, a-t-il déclaré, aux côtés de son ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, et du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, présent pour l’inauguration. « Le fléau du terrorisme n’est pas une fatalité ni en Afrique ni ailleurs, c’est une menace qu’il nous faut combattre, comme nous continuerons à le faire au Sahel et comme nous le ferons ici ensemble », a déclaré le chef de la diplomatie française. Quelque 500 stagiaires ouest-africains ont déjà été formés depuis 2017 à l’AILCT, avant son inauguration, selon Téné Birahima Outtara.

Eugène kanga B

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