Nomination au sommet de l’Etat/RHDP, danger à l’horizon !

Nomination au sommet de l’Etat/RHDP,  danger à l’horizon !
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Les martyrs se sentent abandonnés

Les cadres du RDR mis à l’écart

-Les militants de  base oubliés

Alors même que le président du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix(RHDP), par ailleurs, président de la République  entame son premier mandat de la 3 e République, que des voix, au sein de sa formation politique, surtout, ceux se réclamant du Rassemblement des Républicains(RDR) se font entendre. Arguant avoir été mis à l’écart quand il s’agit de la prise  des grandes  décisions au sommet de l’Etat depuis l’avènement du RHDP, ces derniers grognent et menacent de faire voler en éclat la nouvelle coalition politique au pouvoir depuis 2011.

Ils sont nombreux, ces caciques du Rassemblement des républicains(RDR) qui ne sont pas contents de la gestion actuelle du parti au pouvoir. Pour ces derniers, en effet, dans la gestion quotidienne des affaires d’Etat, une part belle est faite aux transfuges des autres partis politiques, surtout ceux du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA). C’est un secret de polichinelle. Les thuriféraires du parti créé par feu Djéni Kobina ont souffert le martyr  du plus puissant parti d’alors, le PDCI-RDA. Des intimidations à la naissance du parti à l’emprisonnement de la direction en 1999 en passant par les moments douloureux, ces militants de première heure ont dû  faire des sacrifices pour voir le parti cher à Djéni Kobina voir le jour. Aujourd’hui que  le renouveau, la démocratie, la justice sociale, une nation prospère avec des citoyens nouveaux est presqu’une réalité, ces derniers ne sont pas associés aux prises de décisions au sommet de l’Etat. Et pourtant,  quels sacrifices, n’ont-ils pas fait, pour positionner ce parti qui, après moult batailles, est arrivé au pouvoir dans des conditions  connues par tous. D’ailleurs, point n’est besoin de rappeler que maintes fois, des cadres dudit parti ont attiré l’attention de leurs premiers responsables quant aux frustrations dont faisaient l’objet  certains militants.

2015, premiers signes de la division et des frustrations

S’il est vrai que les grincements de dents de la formation politique des républicains ne datent pas d’aujourd’hui, il n’en demeure pas moins que les premiers signes de frustrations ont été observés dès 2015 quand Alassane Ouattara a affiché sa volonté de briguer la Présidence de la République. A cette époque en effet, l’on a noté chez bien des militants du parti,  une sorte de désaffection voire de désamour à l’égard des responsables de leur parti, deux ans après l’accession d’Alassane Ouattara au pouvoir. Ils sont nombreux, ces militants du RDR qui se disent frustrés d’être laissés pour compte, de n’avoir pas bénéficié de la reconnaissance du parti pour les sacrifices consentis pour la cause dudit parti. Avant eux, c’était,  les anciens du Rjr( Rassemblement des jeunes républicains) qui donnaient de la voix. S’estimant oubliés sur le quai, certains d’entre eux,  n’ont pas manqué d’exprimer leur mécontentement à la faveur de plusieurs rencontres qu’ils ont eues au siège de leur parti à la Rue Lepic. Pour avoir « mouillé le maillot » au plus fort du combat pour la conquête du pouvoir, ces guerriers de l’aurore n’appréciaient pas d’être réduits à vivre de prébendes, deux ans après l’arrivée de leur parti au pouvoir. Si, Odjé Tiacoré et ses camarades ne sont pas allés jusqu’à menacer de compromettre la réélection de Ouattara à la présidentielle de 2015, ce n’est pas le cas,  de certains militants RDR de Koumassi et Bocanda, qui ont crié récemment leurs frustrations dans certains médias  et laissé sous-entendre qu’ils pourraient le faire payer au leader de leur parti.  Tel est le cas,  de Cissé Idrissa, qui dit avoir été de tous les combats ayant abouti à l’implantation du RDR à Koumassi. Comme tous ceux qui se sont engagés à ce point, il en a payé, le prix. Aussi, ne supporte-t-il pas que l’entourage d’Alassane Ouattara et des responsables, l’empêche de  les rencontrer  pour leur faire part de leurs préoccupations.

Les militants de base oubliés

« La force, d’un parti politique, c’est sa base avec ses militants », a-t-on, coutume de dire. Cette assertion,  certains  responsables  actuels du parti au pouvoir, semblent l’avoir rangé aux calendes grecques. « Nous avons combattu au risque de nos vies pour l’arrivée au pouvoir du RDR qui est devenu aujourd’hui, le RHDP. Beaucoup de nos camardes sont morts. Certains ont perdu des parents ou ont encore des stigmates des brimades du PDCI  et du FPI. Aujourd’hui, regardez dans quelle situation, nous sommes. Nos responsables nous ignorent… »,  dixit un militant et vigile, sous le sceau de l’anonymat  rencontré récemment au siège au RHDP à la Rue Lépic à Cocody. « Comme moi, ils sont nombreux, ces militants de  base qui ont été oubliés. Nous allons nous faire entendre. Parce que depuis que le RHDP a vu le jour, ce sont les militants des autres partis qui n’ont pas mené le combat que nous avons mené qui sont chouchoutés. A plusieurs reprises, nous avons interpellé nos responsables, mais ils sont restés sourds. Le moment venu, nous allons aviser, parce que trop, c’est trop ! »,  a-t-il renchéri. Comme lui, nombreux sont les militants de base qui sont déçus du comportement  de leurs responsables. N’est-ce pas d’ailleurs, pour cette raison que le président de la République lors d’une récente sortie a invité les élus et autres cadres de son parti à être solidaires de la base ? Pour qui connaît, l’histoire de la longue marche du RDR, point n’est besoin de rappeler le rôle ô combien important joué par les militants de base qui n’ont pas hésité à donner leurs poitrines pour défendre la cause de leur formation politique. L’on se souvient  également de la sortie musclée de l’ancien ministre de la construction Mamadou Sanogo qui au lendemain des dernières élections législatives dans le Bafing a rué dans les brancards pour fustiger le comportement de la direction de son parti. En effet, très remonté, il a dit qu’il n’avait rien à faire avec le RHDP parce que lu,i demeure RDR. Cela, pour dire qu’une part belle est faite aux transfuges des autres partis membres du RHDP au détriment  des caciques du RDR, sa formation politique d’origine. Face aux journalistes le week-end dernier, l’ancien maire de  San Pedro, Nabo  Clément qui signait son retour au RHDP, après un passage éclair au PDCI, a dénoncé les frustrations dont il a été l’objet  après l’avènement du RHDP. « J’ai été fâché à un moment donné parce que j’ai été frustré. Et j’ai pris du recul dans la tenue des activités de mon parti le RHDP. Mais aujourd’hui je suis revenu reprendre ma place. Je suis revenu pour reprendre ma place et je souhaiterais que toute la Côte d’Ivoire le sache. C’est nous qui avons fait le RDR! »,  a-t-il expliqué.

De la nécessité de restructurer le directoire et la direction exécutive

Face à cette situation de mécontentement généralisé  et  alarmante, des cadres du RDR originel,   appellent à la restructuration du parti au pouvoir pour éviter que les fissures ne deviennent trop profondes. Aussi bien les jeunes, les femmes que les mouvements proches du RDR, sont  unanimes pour reconnaître qu’il est nécessaire que les instances de décisions du parti au pouvoir soient restructurées.  Mieux, lesdites structures ont exigé que la parole soit donnée aux militants de base du parti du Président Alassane Ouattara pour que ces derniers s’expriment et donnent « un message clair » au premier responsable du parti. Non sans exiger des journées d’écoute des militants, surtout ceux de la base. Les lignes se fissurent de plus en plus au Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix(RHDP) sur la question des nominations au sommet de l’Etat et du traitement de certains cadres et militants de base de ladite formation politique. En effet, desdinosaures du parti d’Alassane Ouattara souhaitent rompre les amarres avec le PDCI, à qui, une part belle est faite. Pour les tenants de cette thèse, les transfuges du parti d’Henri Konan Bédié font du chantage pour occuper certains postes stratégiques dans l’appareil d’Etat. Et pourtant, ils n’étaient pas là au moment où  les martyrs ont donné leurs poitrines pour défendre le parti. Comme ce fut le cas, en 1999 où toute la direction du parti a été incarcérée à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan(MACA).

Eugène Kanga B

Les militants et martyrs du RDR mécontents des décisions au sommet de l’Etat

Encadré1/

Le Sénateur Nabo Clément : « le RHDP, c’est à 95% RDR! »

Le Sénateur Nabo Clément, ancien député-maire de la commune de San Pedro, a échangé récemment  avec la presse locale  à son domicile du quartier Cité de San Pedro. A cette occasion,  à  bâton rompu, plusieurs sujets dont l’annonce de son départ du parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) pour le PDCI, Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, ses ambitions politiques, et son retour au bercail ont été abordés. Sans faux fuyants, il est revenu sur les frustrations subies par des martyrs du parti d’Alassane Ouattara. « J’ai été fâché à un moment donné parce que j’ai été frustré. Et j’ai pris du recul dans la tenue des activités de mon parti le RHDP. Mais aujourd’hui, je suis revenu reprendre ma place. Je suis revenu pour reprendre ma place et je souhaiterais que toute la Côte d’Ivoire le sache. C’est nous qui avons fait le RDR! Et le RHDP, c’est à 95% RDR! Tout le monde sait ce que nous avons fait pour notre parti politique en Côte d’Ivoire et particulièrement à San Pedro où le RDR est notre bébé », a expliqué Nabo Clément avant d’insister. « Je n’ai jamais rendu ma démission du groupe parlementaire RHDP du Sénat. Je suis vice-président du RDR et Coordonnateur régional du RHDP »,a-t-il indiqué,  avant de lancer cet appel. « Allez dire aux grands houphouéitistes que nous étions déjà députés du temps du Président Félix Houphouët Boigny. Le Président Alassane Ouattara et moi, ce n’est pas une histoire d’hier. Retenez simplement que Nabo Clément a été frustré. Nabo Clément a pris du recul. Mais Nabo Clément est là désormais pour occuper sa place et jouer pleinement son rôle pour l’épanouissement de son parti politique dans la région de San Pedro », a souligné l’ex-député – maire de la commune de San Pedro. A ceux qui croient encore qu’il aurait pris sa retraite politique, Nabo Clément a invité les journalistes à leur dire qu’il n’en est rien. La reconquête de la mairie de San Pedro demeure l’un de ses challenges.  

EKB

Encadré 2

Les médias de combat jetés aux oubliettes

Dans la longue et glorieuse marche du Rassemblement des républicains(RDR), certains médias proches du parti ont été et continuent d’être de tous les combats. A l’instar des martyrs et autres militants qui se disent frustrés, des journaux et non des moindres qui ont porté à bout le bras, le parti, sont presqu’oubliés par les responsables de ladite formation politique. Aussi, curieux que cela puisse paraître, ce sont des tabloïds apparus comme une soupe sur les cheveux qui ont pignon sur rue auprès de certains hauts responsables qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour  leur venir en aide financièrement. Pendant que ceux qui, avec les plumes de leurs journalistes,  au risque de leur vie ont bravé tous les dangers et menaces pour accompagner RDR tirent, le diable par la queue. Des médias qui ruaient dans les brancards pour brocarder le président  Alassane Ouattara et son parti et ceux nés à la faveur de la création de la coalition RHDP sont désormais, ceux qui bénéficient d’aides substantielles de la direction du parti ou de certains cadres. Une situation qui compromet l’avenir de ces entreprises de presse, déjà, très affectées par la mévente des journaux. Certaines d’entre elles qui ne savent plus à quel saint se vouer, menacent de mettre la clé sous le paillasson. C’est la dure réalité que vivent les journaux jetés aux oubliettes par le Rassemblement des républicains(RDR).

EKB

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