Présidentielles 2025, Gbagbo, Bédié, Soro, Tené Birahima… Alassane Ouattara/ « – Le RHDP a besoin d’une vraie » restructuration »

Présidentielles 2025, Gbagbo, Bédié, Soro, Tené Birahima… Alassane Ouattara/ « – Le RHDP a besoin d’une vraie » restructuration »
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« -Nous sommes  la plus grande formation du pays »

« -Bédié m’a déçu… »

Le président de la République, Alassane Ouattara, s’est exprimé, pour la première fois après  la présidentielle du 31 octobre  2020 sanctionnée par  sa brillante élection pour un premier mandat de la 3 e République. Dans une interview au vitriol avec le confrère Jeune Afrique, il a passé au peigne fin, l’actualité sociopolitique ambiante. Non sans se prononcer sur la vie de son parti, ses relations avec Gbagbo et Bédié. Morceaux choisis.

 Concernant  l’ex-prisonnier de Scheveningen, Laurent Gbagbo, son ami et jeune frère,  le président Ouattara a affirmé qu’il était évident qu’après son procès à la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo rentre en Côte d’Ivoire. «  Nous avons organisé son retour, les choses se sont bien passées et nous nous sommes rencontrés. C’était un entretien fraternel et amical », dit-il. Pour lui, en effet,   Laurent Gbagbo est un acteur majeur de la vie politique de notre pays mais aussi, un ancien président. Pour ce faire, il  a donné des instructions pour qu’il reçoive tous les avantages et toutes les considérations dus à son rang, a-t-il renchéri. « Nous avons désormais de bonnes relations, des relations normales, et nous échangeons souvent au téléphone», a-t-il révélé. Parlant du Président Bédié, le chef de l’État a noté que les relations sont au beau  fixe. « C’est la même chose. Je l’ai eu récemment au téléphone, à l’occasion d’un deuil qui a frappé sa famille. Je considère qu’en ce qui concerne, les trois grands leaders politiques de ce pays, comme les gens disent – et si je suis inclus dans ce trio –, les choses se passent bien. Nous devons d’ailleurs, nous voir dans un avenir proche afin d’échanger sur les défis que la Côte d’Ivoire se doit de relever», a-t-il précisé avant de marquer sa surprise face à l’alliance de ses deux rivaux. En effet, pour lui, les deux personnalités n’ont pas la même  idéologie politique : Laurent Gbagbo est un socialiste et Henri Konan Bédié, un libéral centriste.  « Je peine à imaginer les contours du programme qu’ils pourraient proposer ensemble aux Ivoiriens !», a-t-il fait remarquer. Entre outre, pour le mentor du RHDP, la constitution doit être impersonnelle, car  soutient-il,  «  la question, ce n’est pas Ouattara, Bédié ou Gbagbo ». Sur la question de la présidentielle de 2025, le chef de l’Etat ivoirien a été on ne peut plus clair.  « J’ai été réélu, il y a moins d’un an. Ma préoccupation immédiate, c’est de travailler au service de mes compatriotes. Pour 2025, je prendrai la décision appropriée le moment venu. Cela dit, ma position est connue, puisque, je l’avais exprimé en mars 2020…» Peu bavard sur le cas Soro, il a soutenu. « Je n’ai rien à dire de particulier sur le cas de Guillaume Soro. Ce dossier, n’est pas à mon niveau, mais entre les mains de la justice. Les faits qui lui sont reprochés sont d’une extrême gravité et il a été l’objet d’une condamnation à perpétuité, mais il peut évidemment rentrer et faire face à la justice». Il a profité de cette tribune pour lever un coin de voile sur son frère cadet Téné Birahima et ses ambitions. « Il fait du très bon travail et n’est pas intéressé par autre chose que les responsabilités que je lui confie. Il n’y a pas matière à débat»

Sa position sur le parti présidentiel, Rhdp

Se pronçant sur  la vie de son parti, le  Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), il a indiqué  que le parti est dans une nouvelle configuration. Parce que pense-t-il, la démocratie doit être respectée au sein du parti quand il s’agira du choix du porte-flambeau aux futures présidentielles. «Le RHDP devra décider quelle est la meilleure manière de procéder. Mais, il faut que ce soit un choix démocratique, comme celui qui m’a amené à accepter d’être candidat », dit-il.  Avant de préciser «  nous traversons maintenant une période creuse. Nous avons besoin d’une véritable restructuration du RHDP. J’ai mis en place, un comité présidé par le ministre d’État Gilbert Kafana Koné, qui doit nous faire des propositions avant la fin de l’année. Soyons francs : pas totalement encore. Certains continuent de raisonner par rapport à leur formation d’origine. Le RHDP doit devenir une union de partis qui existe par elle-même et ne plus être un rassemblement d’anciens mouvements. Ceci étant, le RHDP est tout de même, une formation forte, la plus grande de Côte d’Ivoire, avec 60 % des députés et trois quart des sénateurs. Elle est la seule qui soit implantée  sur  l’ensemble du territoire, dans toutes les régions, tous les départements, communes ou villages, et elle réunit des citoyens de tous bords ». Pour la dernière présidentielle, le chef de l’Etat a été profondément choqué et gardé un goût amer, des événements qui en ont résulté. A ses dires, l’élection a été entachée de graves incidents après que certains responsables de l’opposition ont appelé à la désobéissance civile et tenté de faire prospérer l’idée d’une transition qui n’aurait eu ni base légale ni légitimité. « Ces personnes savaient pertinemment que j’étais éligible à un nouveau mandat et que j’avais initialement décidé de me retirer. Cette malhonnêteté intellectuelle m’a profondément déçu. Comment de hauts responsables, dont certains ont géré la Côte d’Ivoire, peuvent-ils, décider d’organiser le boycott des élections et appeler à des actions qui ont conduit à des violences et à des morts ? Une commission d’enquête a été mise en place. Les résultats seront rendus publics et des sanctions seront prises…» A conclu le Président Ouattara. 

Romaric Sako

Légende : Ouattara aspire à une paix durable entre lui et les présidents Bédié et Gbagbo

Les raisons de ses doutes sur l’alliance Bédié-Gbagbo

A en croire, le Président Alassane Ouattara,  l’alliance Bédié-Gbagbo, serait dans l’impossibilité de produire un programme au peuple ivoirien. Pour la simple raison que les deux leaders n’ont pas la même idéologie politique. « Disons que c’est effectivement surprenant, car ils n’ont pas la même idéologie politique : Laurent Gbagbo est un socialiste et Henri Konan Bédié, un libéral centriste… Je peine à imaginer les contours du programme qu’ils pourraient proposer ensemble aux Ivoiriens ! », Je considère qu’en ce qui concerne les trois grands leaders politiques de ce pays, comme les gens disent – et si je suis inclu dans ce trio –, les choses se passent bien. » En outre, le chef de l’Etat a révélé qu’une rencontre est prévue entre Bédié, Gbagbo lui-même avant la fin de l’année. Dans cette interview au vitriol, le chef de l’Etat ivoirien comme à son habitude a une fois de plus, donné une leçon de  démocratie à ses adversaires politiques.

EKB

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