Rencontre au sommet de l’Etat, hier : Paix et Réconciliation
La rencontre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, la rencontre annoncée la semaine dernière par le porte-parole du gouvernement, Coulibaly Amadou, a été effective hier, au Palais de la Présidence au Plateau. Laurent Gbagbo est arrivé au petit palais, à 17 20 mn. A sa sortie de son véhicule, il a été accueilli par le Président Alassane Ouattara, tout souriant. « Je suis heureux de te revoir, après toutes ces années. Je suis très heureux de t’avoir eu au téléphone. » Tels sont les premières paroles du président de la République, adressées à son jeune frère, Laurent Gbagbo, avant d’aller pour le huis-clos. Les deux Présidents, pendant une heure, se sont parlé. Au cœur des discussions, la paix et la réconciliation des Ivoiriens. « Je suis venu rendre visite à Alassane Ouattara que je connais depuis longtemps. On a parlé fraternellement et amicalement. Je suis très heureux de ces discussions parce que, je suis fier de ça. Fier d’avoir ce genre d’entretien qui fait détendre l’atmosphère », a indiqué, l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Le chef de fil du Front populaire ivoirien(FPI), a insisté sur la libération des prisonniers. Qui ont été arrêtés au moment de la crise postélectorale de 2010-2011 et qui sont encore en prison. « J’étais leur chef de fil. Et moi, je suis dehors aujourd’hui. Ils sont en prison. J’aimerais que le Président fasse tout ce qu’il peut, pour les libérer. Le président a les moyens. Mais, c’est lui qui juge l’opportunité du moment pour ces libérations », a plaidé le visiteur d’Alassane Ouattara. « Nous avons parlé de la Côte d’Ivoire qui doit aller de l’avant, qui doit se parler, qui doit discuter », a fait remarquer, le fondateur du Front populaire ivoirien. Le président Alassane Ouattara a dit « merci » au président Laurent Gbagbo d’être venu à cette rencontre que tout le monde demandait. « Mais ils ne savent pas que nous nous sommes parlé. Que nous sommes des amis depuis des décennies. Par conséquent, les calendriers et les opportunités nous ont amenés à avoir cette rencontre aujourd’hui. Je voudrais dire que j’en suis ravi surtout ». Avant de poursuivre : « Je voudrais que nous puissions nous féliciter pour cette rencontre qui a été cordiale et fraternelle. Parce que Laurent est mon jeune frère et mon ami. Bien sûr, il y a eu cette crise, qui a créé des divergences. Mais, cela est derrière nous. Ce qui importe, c’est la Côte d’Ivoire, la paix pour notre pays. Il faut aller de l’avant pour les prochaines générations », a fait remarquer le Président. Il a réitéré ses condoléances à son frère Laurent, pour le décès de sa mère, Gado marguerite, et son frère Aboudramane Sangaré. Tous les deux ont tiré leur révérence au moment où Laurent Gbagbo était à la Cour pénale internationale. « Nous continuons de prier pour qu’ils reposent en paix. Une maman, c’est très important pour nous tous. Quand j’ai perdu ma mère, alors que moi, j’étais en exil, Laurent Gbagbo a facilité mon retour. Pour que je puisse participer, prendre en charge les funérailles. C’est quelque chose que je ne peux pas oublier. Je voudrais témoigner cela », a reconnu le premier des libéraux et Houphouëtistes Ivoiriens. Les deux hommes à en croire, Alassane Ouattara, avons parlé bien sûr de la paix, la nécessité de renforcer la cohésion nationale, de continuer de renforcer la réconciliation. « Nous sommes convenus de nous voir de temps en temps. Certainement donc, après le mois d’août, pour continuer ces entretiens et les associés à d’autres personnes au moment venu », a assuré le docteur Alassane Ouattara. C’est important, pour les uns les autres, de rétablir la confiance. « Ces évènements ont été très douloureux, car il y a eu trop de morts. Il faut avoir cela derrière nous, et travailler sur l’avenir. Nous avons un beau pays, et nous sommes d’accord, qu’il faut continuer de travailler ensemble », a conclu le chef de l’Etat.
Romaric Sako