Reprise du dialogue politique aujourd’hui/Pourquoi, le pouvoir ne doit pas céder au chantage de l’opposition

Reprise du dialogue politique aujourd’hui/Pourquoi, le pouvoir ne doit pas céder au chantage de l’opposition
267 Vues

-Les pièges à éviter

-Comment l’opposition veut affaiblir le pouvoir

-Les propositions «  indécentes » de Simone Ehivet Gbagbo

Ça y est ! Le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire a enfin reçu des partis politiques et société civile les thèmes du dialogue politique qui s’était interrompu. Le dialogue politique va enfin reprendre en Côte d’Ivoire. Sauf changement de dernière minute, il reprendra  aujourd’hui,  jeudi 20 janvier 2022. Avant ce grand rendez-vous, les autorités doivent redoubler de vigilance pour ne pas tomber dans le piège de l’opposition politique ivoirienne.

C’est un secret de polichinelle. Dans le souci de biaiser les échanges relatifs au dialogue politique, l’opposition ivoirienne ruse avec le pouvoir. Déjà, elle a donné des signaux à travers des publications relayées par certains médias nationaux. A toutes fins utiles, le mercredi 4 août 2021, Henri Konan Bédié, s’adressait par courrier au Chef de l’État, Alassane Ouattara président du RHDP. Le contenu de ce courrier n’est pas forcément du goût de son destinataire. Pour cause, Bédié y aborde des sujets qui fâchent. Notamment l’ouverture d’un dialogue politique inclusif ; qui   inscrit  à l’ordre du jour, « le découpage électoral » en préservant les acquis ; l’audit de la liste électorale. De la panoplie de demandes adressées à Alassane Ouattara, seule celle portant sur « l’ouverture du dialogue politique » est pour le moment satisfaite. Laurent Gbagbo quant à lui, insiste et persiste sur la libération de tous les prisonniers civils et militaires de la crise postélectorale de 2011-2011. Au cours de sa rencontre « historique » avec Alassane Ouattara, il justifiait sa demande par sa qualité de chef de file des évènements de 2010-2011. « En ce qui me concerne, avec le président, j’ai insisté sur les prisonniers arrêtés au moment de la crise de 2010-2011 et qui sont encore en prison. Alors, j’ai dit au président – et vous serez d’accord avec moi – que j’étais leur chef de file et moi je suis dehors aujourd’hui. Eux, ils sont en prison. Et j’aimerais que le président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer. J’ai insisté sur cela», a-t-il dit. Sur la question de la libération des prisonniers civils et militaires, le pouvoir doit redoubler de vigilance pour la simple raison, que s’il est vrai que tous les Ivoiriens veulent la réconciliation, il n’en demeure pas moins que l’on doit veiller à la séparation des pouvoirs. En effet, pour nombre de ces prisonniers, les faits à eux reprochés, ne relèvent pas de la compétence des autorités ivoiriennes mais plutôt des autorités judiciaires. Au regard de la séparation des pouvoirs, la justice doit faire son travail sans tenir compte des désidératas  politiques. La justice doit  dire  le droit en toute impartialité. Combien de fois l’opposition, n’a-t-elle pas demandé à Alassane Ouattara, la libération des prisonniers politiques ? Cette demande refait surface à chaque tension sociale. Comme si c’était le seul frein au retour définitif à la paix sociale en Côte d’Ivoire.  La question qui mérite d’être posée, est de savoir, pourquoi le Pdci-Rda s’accroche-t-il, au  nouveau  découpage électoral. A la vérité,  conscient de la force politique du RHDP qui est désormais, le premier parti politique ivoirien, Konan Bédié veut trouver des subterfuges pour nier cet état de fait.

Les propositions «  indécentes » de Simone Ehivet Gbagbo

Alors qu’elle animait un point de presse  le  mercredi 19 janvier 2022, à sa résidence de Cocody Riviera Golf, l’ancienne Première Dame et marraine du Mouvement Générations Capables (MGC) a annoncé la création d’une plateforme politique. Une plateforme politique composée de partis politiques, mouvements politiques et de membres de la société civile. Ces organisations qui se disent frustrées  pour n’avoir  pas   été conviées au dialogue politique initié par le gouvernement ont décidé de se mettre ensemble pour dénoncer l’aspect non inclusif de ce dialogue, de faire des propositions, de le suivre, de communiquer régulièrement sur les résultats des réflexions et actions menées mais aussi de formaliser ce cadre d’échanges. Il s’agit du Mouvement des générations capables (MGC), le Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT), L’Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie (AIRD), l’Union des Socio Démocrates (USD), le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI), le Parti Ivoirien du Peuple (PIP) et Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI). Comme si cela ne suffisait pas, ce point de presse a permis à Madame Gbagbo de faire des propositions dont la rédaction d’une nouvelle Constitution. Pour elle, « la Constitution de 2016 est la source de la crise du troisième mandat de Monsieur Alassane Ouattara consécutive à l’élection présidentielle de 2020. À l’en croire, son interprétation a créé de graves controverses au sein de la communauté des juristes et dans la société ivoirienne. C’est pourquoi, elle estime que « cette Constitution n’est pas consensuelle puisqu’elle a exacerbé les tensions et divise davantage les populations ». Et de s’interroger : « Comment une loi fondamentale aussi confligène, peut-elle garantir la paix sociale que tous recherche ? ». Il est donc impérieux pour la conférencière de se doter d’une autre Constitution dont la rédaction bénéficiera de l’expertise et de la sagesse d’un bonne équipe de juristes, de politiques, de religieux, d’intellectuels, d’hommes d’affaires, de chefs coutumiers représentant les 4 grands groupes ethniques. « Le gouvernement prendra les dispositions afin que la nouvelle loi fondamentale soit votée par voie libérale. Ainsi, cette Constitution consensuelle rassemblera les peuples de la Côte d’Ivoire et sera un gage d’un nouveau contrat social », a-t-elle conclu. A l’analyse, se réfugiant derrière une pseudo-frustration, l’ex-première dame et une partie de l’opposition, à l’instar du PDCI, du PPA-CI, de l’UDPCI et autres veulent tendre un piège aux autorités ivoiriennes en dépit de tous les sacrifices consentis par celles-ci. Autant dire que le dialogue politique qui reprend aujourd’hui, pourrait accoucher d’une souris par la seule volonté de l’opposition de saboter les travaux. Car à défaut d’un boycott, elle a décidé de faire des propositions «  indécentes » aux autorités ivoiriennes.

Bloffouê Bâ

 

 

Encadré

Le gouvernement salue la participation de l’opposition

Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly a salué mercredi 19 janvier 2022 à Abidjan, la participation des partis de l’opposition à la fourniture de termes de références (TDR), pour la reprise du dialogue politique prévu aujourd’hui. « Je voudrais saluer la participation de l’opposition à la fourniture des termes de références tels que cela a été demandé par le ministère de l’Intérieur afin de permettre que ce dialogue soit mieux structuré en prenant en compte leurs propositions », a déclaré M. Coulibaly dans son compte rendu du conseil des ministres. Avant de préciser : « le dialogue politique aura lieu (demain jeudi) et personne pour le moment n’a dit qu’il ne participerait pas », a-t-il coupé  court à certaines rumeurs faisant état d’un certain boycott de cette rencontre par l’opposition. « Ce dialogue politique a été librement décidé par le chef de l’Etat. C’est une particularité ivoirienne qui permet de créer un cadre de concertation entre l’opposition et le gouvernement. Cela permet de renforcer la cohésion et pour nous, c’est une opportunité, en tout cas quand on pense Côte d’Ivoire, à saisir », a-t-il indiqué. Pour le porte-parole du gouvernement, « ailleurs, dans les démocraties, ceux qui sont au pouvoir gouvernent, et ceux qui sont dans l’opposition, s’opposent, mais la Côte d‘Ivoire qui a sa particularité dont le chef de l’Etat tient à sa cohésion, a créé ce cadre de concertation qui se réunit régulièrement sous la conduite actuelle du Premier ministre Achi Patrick. C’est un cadre de concertation, c’est une opportunité que chaque partie politique a su saisir », a-t-l conclu.

BB

@admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *