Situation sociopolitique/Le PDCI RDA dans la tourmente

Situation sociopolitique/Le PDCI RDA dans la tourmente
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-Voici le mal qui ronge le parti

-La goutte  d’eau qui a fait déborder le vase

Au Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), pour cause de la fuite en avant quand il faut dire  la vérité, des sons discordants se font entendre. Toute chose qui  est en train de créer de grandes fissures au sein du parti septuagénaire. Dans toutes les instances du parti, les crises internes et les petites querelles font rage. Une situation qui a créé un malaise à nul autre pareil depuis quelque temps. Des rumeurs  de détournement des émoluments des députés, à la culte de la personnalité pour le plébiscite du Bédié au prochain congrès en passant par des frustrations dues aux nominations intempestives, la sérénité n’est pas de mise au sein du plus vieux parti de Côte d’Ivoire. Et pour cause.

C’est un secret de polichinelle. Le secrétaire exécutif du pdci mène une campagne pour le plébiscite du président Henri Konan Bédié à la tête du PDCI-RDA au prochain Congrès du parti. Après Soubré et San Pedro, localités de la région de la Nawa où il était en tournée de mobilisation du 26 au 30 décembre 2021, il était la semaine dernière à Yopougon,  pour faire passer, le même message. Entre autres, présenter les avantages du maintien d’Henri Konan Bédié, à la tête du PDCI-RDA au treizième Congrès du Parti. Cet acte permettra au PDCI-RDA de continuer d’être représenté dans la vie politique ivoirienne par un homme de grande carrure qui compte et qui est pétri d’expérience et de sagesse. Parce qu’également,  le Président Henri Konan Bédié est la conscience morale, le leader de l’opposition ivoirienne. Il serait incompréhensible qu’un militant du PDCI-RDA fasse acte de candidature contre le Président Henri Konan Bédié, au Congrès du Parti. Les dissensions à Yopougon commençaient à intriguer la haute direction du parti. En effet, depuis un temps, les délégations communales du Pdci-Rda à Yopougon bruissent de dissensions et de palabres. A la base, les ambitions électorales de certains cadres qui se sont déjà déclarés candidats aux futures municipales avant l’heure. Cette situation entraîne les militants dans une bataille interne par clans interposés. Le plus actif est celui du nouveau député Dia Houphouët qui semble foncer tête baissée foulant au pied les règles de discipline de son parti. Tous ces bruits sont parvenus aux oreilles des hauts dirigeants du Pdci-Rda qui ont profité de la journée de remobilisation organisée dimanche 6 février à Yopougon Kouté pour clarifier les choses. C’est d’ailleurs, pour cette raison que Guikahué a martelé : « A Yopougon, il n’y a pas de salut individuel…Nous serons intransigeants ».  Occasion pour Noël Akossi Bendjo, le désormais conseiller réconciliation et cohésion de Bédié  d’ insister  sur la nécessité de l’harmonie au sein du vieux parti qui dit-il,  a le devoir de construire une Côte d’ivoire de paix et de dialogue.Toute cette campagne, selon des sources proches du parti a fini par exacerber certains militants surtout des jeunes qui veulent désormais que les « doyens » passent la main à la nouvelle génération. « Nous sommes fatigués du diktat des caciques de notre parti. Nous sommes fatigués d’être toujours relégués au second plan. Nous voulons jouer les premiers rôles. Notre heure a sonné. Plus question de laisser les vieux au-devant de la scène… », s’est exprimé un jeune du parti septuagénaire sous le sceau de l’anonymat. Ce ras le bol des militants est perceptible un peu partout sur toute l’étendue du territoire national. D’où, l’appel du doyen Djédjé Mady récemment à Daloa. « Serrons-nous les coudes, faisons-en sorte que l’union de tous les militants du PDCI se fasse et que les divisions et les petites querelles intestines qui n’ont pas leur raison d’être disparaissent», a-t-il interpellé les militants de son parti. Conscient que la division était devenue apparente.

La goutte  d’eau qui a fait déborder le vase

S’il est vrai que réunie en séminaire récemment à la maison du parti à Cocody, les femmes du PDCI RDA sous la houlette de Véronique Aka, épouse Bra Kanon ont appelé à soutenir la candidature du président Bédié au prochain congrès, il n’en demeure pas moins que la cohésion n’est pas de mise au sein de la gente féminine dudit parti. En témoigne, les déboires du  député de Cocody Yamina Ouégnin. Au mois de septembre dernier, le député de Cocody n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer  des problèmes de trésorerie au sein de son groupe parlementaire. Ce scandale, dans lequel, le président dudit groupe, Simon Doho a été pointé du doigt, avant que des précisions ne soient faites par le trésorier Brédoumi Soumaïla et l’avocat Me Blessy Chrysostome, a énormément secoué le parti septuagénaire. A telle enseigne que le Président a été obligé de faire parler sa sagesse et sa générosité pour colmater les brèches. Cependant le malaise semble persister et les rancœurs non estompées. On ne sait si la décision vient de la haute ou un simple mouvement interne au groupe. Quoiqu’il en soit, depuis le 16 décembre 2021, Yasmina Ouégnin n’est plus la porte-parole du groupe parlementaire PDCI-RDA renseigne le confrère opéranews. Aussi, de la première vice-présidence, le député de Cocody,  a-t-elle été rétrogradée à la quatrième vice-présidence. Voici les preuves que l’atmosphère n’est plus au beau fixe au sein des députés du PDCI-RDA. N’est-ce pas, cette situation qui a fait dire au secrétaire exécutif Maurice Kacou Gukahué lors de sa rencontre avec les jeunes le 3 février dernier « ces derniers temps, nous avons observé des attitudes dues à des incompréhensions » ? On le voit. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Rassemblement démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) est secoué par un profond malaise qui cache bien de chose. Le diagnostic selon les observateurs avertis de la politique laisse supposer que le mal qui ronge le vieux parti est à son paroxysme. La direction du Pdci-Rda consciente de la situation avait cru bon de camoufler la colère des uns et des autres avec la célébration des 75 ans. Malheureusement c’était déjà trop tard. Dans le parti du président Henri Konan Bédié, la grogne est de trop. On pourrait simplement dire que tout le monde grogne. Tantôt elle est d’ordre générationnelle, pour dénoncer le cumul de poste ou résulte d’antécédent fâcheux pour ne citer ces quelques cas. En tout état de cause, le mal qui ronge le parti d’Henri Konan Bédié est très profond.

Bloffouê Bâ

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