Société des Transports Abidjanais (SOTRA)/Les secrets d’une performance

-La touche spéciale du technocrate Bouaké Méité

-Comment il a révolutionné la société

La société des transports abidjanais(SOTRA) a connu un bon qualitatif depuis l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara en 2011. Ce succès a été possible grâce à une équipe conduite par Boaké Méité, l’actuel directeur général. Conscient de la complexité de la tâche à lui confiée, il s’est entouré d’une équipe de « gagneurs », les uns, aussi, compétents que les autres. Cette stratégie a payé au regard des performances indéniables réalisées par la société depuis une décennie.

De la situation désastreuse à une embellie financière

Comme l’a signifié, le Directeur général Boaké Méité,  pour l’exercice 2010,  la société présentait un bilan net négatif de 9,5 milliards FCFA avec une ardoise de dette de plus de 100 milliards FCFA , un niveau de fonds propres négatif de 350 millions et une trésorerie nette négative de 5,6 milliards de FCFA. Face à cette situation désastreuse, l’équipe de la Sotra s’est mise au travail pour redresser la barre. Toute chose qui a permis que  l’exercice 2012 soit  marqué par un résultat en progression, soit un bond de + 9,34 milliards FCFA. Un exercice qui n’a pas été facile parce que l’entreprise a dû procéder ainsi à un licenciement pour motif économique, et avoir recours au marché financier pour renflouer les caisses. Cette bonne perspective a été confortée par une importante décision de l’Etat qui visait la restructuration de l’entreprise. En tant que « moyen de partage de la richesse nationale et de lutte contre la pauvreté », la Sotra, a pu rétablir ses fonds propres à travers cette opération. Celle-ci, a consisté  en une compensation des dettes et créances entre l’Etat et la société à hauteur de 3,3 milliards FCFA. Si 2012 et 2013 ont été  les années de consolidation et du redressement, 2014, a été celle du développement qualitatif. Quand 2015,  elle a été  celle de la consolidation du développement et l’amorce intégrée d’une offre multimodale. 2016  a permis à la Sotra  d’avoir le statut d’une entreprise de transport moderne avec une offre multimodale de transport urbain, de société pérenne de référence. Ainsi, 500 autobus de moins 6 ans d’âge dont 236 livrés en exploitation. A cela, il faut ajouter, la réhabilitation des centres bus d’Abobo et de wiliamsville, le programme de réhabilitation des centres bus, ceux  des gares lagunaires, d’autobus et de bateaux bus, de renforcement des capacités de SOTRA Industries. Au total, un investissement global de 31 Milliards de FCFA en 2013. La société est donc, passée d’une situation économique désastreuse à une embellie financière optimale.

Les grandes innovations de la direction générale

Soucieux de répondre aux attentes des populations, la Direction générale de la Sotra et sa kyrielle de cadres compétents et rigoureux a apporté des innovations majeures notamment dans la décentralisation de son offre. Ainsi, le Premier ministre Patrick Achi a procédé le  24 septembre 2021 au lancement officiel des activités de la Société des transports abidjanais (SOTRA) à Bouaké. D’ailleurs, le Directeur général Boaké  Méité et ses collaborateurs comptent poursuivre la décentralisation à Korhogo pour rapprocher davantage la société des populations. Le lundi 10 janvier 2022, sur le site de Sotra Industries à Koumassi, s’est déroulé,  l’inauguration de la première unité d’assemblage de véhicules neufs estampillés « made in Côte d’Ivoire ». C’était en présence du président du Conseil Économique, Environnemental, Social et Culturel, Aka Aouélé, des Ministres d’Etat, en charge des Affaires Étrangères, Kandia Camara et de la Défense, Téné Birahima Ouattara, ainsi que des membres du gouvernement et de plusieurs ministres venus de la sous-région. La Côte d’Ivoire est devenue ainsi,  officiellement constructeur automobile et le Code constructeur qui lui  a été attribué est : AJ9. Les numéros de châssis des véhicules construits ici commencent par AJ9 et comportent le code indicateur ASO1.

Comment la restructuration a boosté les performances

Pour rappel, en faisant son bilan après 30 mois d’exercice, le directeur général, Méité Bouaké, a révélé, qu’au 25 septembre 2013,  le parc en exploitation de la société affichait  615 autobus en ligne dont 15 bateaux-bus et 5 centres. Au niveau des investissements, les 31 milliards FCFA à disposition, ont permis d’acquérir du matériel roulant et de réhabiliter plusieurs infrastructures importantes. Au surplus, la pérennité financière et opérationnelle de l’entreprise a donc,  présenté de réels motifs  d’un bond qualitatif. Toute chose qui a permis au transporteur public de rétablir ses fonds propres à 3,3 milliards FCFA. Si  ladite restructuration a apporté un plus, c’est que « le chauffeur et ses apprenti » se sont donné une feuille de route assez précise : croissance des revenus, excellence opérationnelle, compétitivité, innovation et engagement des travailleurs qui cultivent désormais l’esprit « service client ». A première vue, rien de révolutionnaire pour une entreprise. Sauf que, dans le cas d’espèce, la compagnie en pleine banqueroute à la fin de la crise post-électorale, a pu établir grâce aux qualités managériales indiscutables du Directeur général Bouaké Méité réussi à établir l’équilibre de son compte résultat. Conséquence, « le contrat Sotra 2016 », le plan stratégique de redressement mis en route, a permis de couvrir un maximum de segments de marché. L’atteinte d’un niveau  de 1.000 autobus dont 20 bateaux-bus à la fin de l’année,  a été une réalité. Faisant de la Sotra, une société de transport urbain moderne et de référence. Et cela, dans un contexte de libéralisation de l’espace  lagunaire. Soulignons qu’en 2017, sur un total de 500 autobus, le Premier ministre d’alors, feu Gon Coulibaly a remis officiellement 117 au Directeur général Bouaké Méité. Au demeurant, l’arrivée des 500 autobus a permis la création de 1000 emplois en 2017. Et en 2020, avec la réalisation du programme présidentiel de 2000 autobus, ce sont 7500 emplois qui ont créés. Ces autobus réceptionnés par la SOTRA, sont construits selon les standards internationaux. Ils sont accompagnés de pièces de rechanges pour leur maintenance, durant 3 ans, d’outillage, d’équipements pour les ateliers et d’un programme de formation avec une assistance technique pendant 2 ans. Des véhicules de dépannage et des remorqueuses font également partie de cette acquisition.

Le DG partage ses qualités managériales et l’expérience ivoirienne avec des partenaires étrangers

Alors même qu’il présidait, l’Union africaine des transports publics (Uatp), Méïté Bouaké, a pris une part active au sommet organisé par ladite organisation. Panéliste, dans l’atelier « Feuille de route pour la transition vers des autobus propres dans les économies émergentes », il en a profité pour partager l’expérience ivoirienne en matière de transport public. Pour lui, la transition vers des autobus propres doit pouvoir intégrer toutes les énergies non polluantes. En effet, la Côte d’Ivoire a décidé de migrer vers des véhicules propres avec sa propre spécificité, contrairement à certains pays d’Europe qui battent des records en matière de véhicules électriques. « Cette migration ne s’est pas faite directement vers des bus électriques, mais avec des autobus à gaz. C’est la toute première expérience pour une entreprise de transport public en Afrique subsaharienne. Nous avons acquis, l’année dernière, 50 autobus à gaz à Abidjan et cette année, nous allons encore en acquérir 50 autres, peut-être même plus », avait-t-il promis. Convaincu que l’utilisation des autobus à gaz sied vraiment à la Côte d’Ivoire qui est un grand producteur de gaz naturel et qui dispose d’un important réseau de distribution de cette source d’énergie. « En agissant ainsi, l’Etat de Côte d’Ivoire fait une économie de devises et anticipe sur la dégradation de sa balance commerciale », a précisé le patron de la Sotra. Ce gain en devises et cette vision d’anticipation et de protection de l’environnement sont les sources de motivation pour le gouvernement et la Sotra pour envisager de renforcer le parc d’autobus de la plus importante entreprise de transport urbain, à la plus grande joie des populations abidjanaises.
«Dans les dix années à venir, l’Etat de Côte d’Ivoire et la Sotra augmenteront le parc des autobus à gaz qui sont des véhicules non polluants », avait-il promis, sans pour autant,  écarter l’utilisation de véhicules électriques dans la migration vers des autobus propres, dans la mesure où des projets sont en cours à Abidjan, notamment avec le « Best rapid transport » (Brt) et bien d’autres. « Il est donc possible que nous utilisions un jour des véhicules électriques », avait-t-il révélé. Au regard de tout ce qui précède, l’on peut affirmer sans risque de se tromper que grâce à ses qualités managériales indéniables, doublées de sa rigueur et de son abnégation, l’actuel Directeur général Bouaké Méité , le technocrate rompus aux arcanes de gestion de la chose publique a propulsé la Société de transport abidjanais(SOTRA) dans le gotha  des grandes entreprises de transport en Afrique subsaharienne.

Bloffouê Bâ