Sorties médiatiques, déclarations tapageuses, opposition à la limitation d’âge/Comment Gbagbo veut saboter le dialogue politique

Sorties médiatiques, déclarations tapageuses, opposition à la limitation d’âge/Comment Gbagbo veut saboter le dialogue politique
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-Ce que l’ex-chef de l’Etat et ses partisans mijotent…

Alors même que reprend aujourd’hui, le dialogue politique entre les différentes formations politiques ivoiriennes, Jeune Afrique révèle que les rapports entre le président Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo ne serait pas au beau fixe. Et pour cause. Le projet de réforme constitutionnelle pour la réintroduction de l’âge limite de 75 ans pour concourir à l’élection présidentielle serait la pomme de discorde entre les deux personnalités politiques. A cela, il faut ajouter d’autres points et non des moindres comme, les dernières sorties médiatiques de l’ex-prisonnier de la Haye qui selon certains observateurs ont fini par exacerber le camp présidentiel. Une situation qui n’augure pas de lendemains meilleurs pour le retour définitif à la paix.

 La limitation d’âge à 75 ans, la pomme de discorde

A en croire le magazine panafricain Jeune Afrique, le retour aux 75 ans comme l’âge limite pour concourir aux élections présidentielles oppose le Président Alassane Ouattara et l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo. « Au-delà, de la situation personnelle de Laurent Gbagbo, le coup de froid entre les deux hommes contient un aspect plus politique. La formation de Laurent Gbagbo s’inquiète du possible projet de réforme constitutionnelle qui verrait la réintroduction de l’âge limite de 75 ans pour concourir à l’élection présidentielle », révèle Jeune Afrique. C’est un secret de polichinelle. Ladite  réforme est soutenue par le Président Alassane Ouattara. Pour  qui, en effet,  limiter à 75 ans l’âge des aspirants au poste de chef de l’État permettrait le renouvellement de la classe politique dominée par Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et lui-même Alassane Ouattara. « Une réforme soutenue par Alassane Ouattara (79 ans) et qui, si elle était votée, l’éliminerait de facto, ainsi que Gbagbo (76 ans) et Bédié (87 ans) pour 2025 », renchérit le confrère. Par ailleurs, le magazine indique que La majorité présidentielle du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’intéresse de près aux activités de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo et s’inquiétait d’une possible alliance avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI.  « La majorité présidentielle du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) suit avec attention les activités de l’ancien chef de l’Etat. Ce dernier a créé au mois d’octobre son Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) et reste le fer de lance d’une alliance avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié ». Au demeurant, déjà, le 17 octobre dernier, lors du congrès constitutif du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), il avait déjà annoncé les couleurs en ces termes « Je ferai de la politique jusqu’à ma mort ». Pour sa part, Henri Konan Bédié, par la voix de son vice-président chargé des conférences, Gnamien Yao avait également donné sa position sur la question. « Les mêmes causes produisent les mêmes effets, si nous ne respectons pas notre loi fondamentale…le PDCI, de toute façon ne votera pas pour la limitation d’âge ».De ce qui précède, l’idée de la réintroduction de l’âge limite à 75 ans pour concourir à la présidentielle divise fortement ces trois acteurs majeurs de la vie politique ivoirienne.

Sorties médiatiques enflammées et déclarations tapageuses

L’on se souvient qu’au cours d’un entretien accordé à France 24, Laurent Gbagbo s’est catégoriquement opposé au verrou de l’âge.  « Je suis contre la limite d’âge. Je trouve que c’est ringard, car dans un pays civilisé où on est bien élevé, on n’élimine pas les candidats à cause de leurs âges», avait-il  affirmé sans ambages. De passage au Ghana, Laurent Gbagbo a accordé une interview à la chaine de Télévision Panafrican TV. Une fois encore, il a montré qu’il était loin d’enterrer  la hache de guerre. « (…) J’ai toujours pensé que pendant que j’étais à la CPI, je n’étais pas un prisonnier, mais que j’étais un otage. Bon, je crois qu’on m’a mis à l’écart pour que d’autres puissent gouverner tranquillement. Vous savez, 10 ans, ça correspond à 2 mandats », a-t-il répondu à la question de savoir comment juge-t-il les 10 années passées à la CPI. Par ailleurs, se prononçant sur le cas Blé Goudé, il a dédouané la CPI avant de revenir sur le complot dont il a été victime selon lui. «  Oui, moi je pense que c’est absurde que Blé Goudé soit encore en Europe. Nous étions en prison, on a joint nos deux dossiers à la CPI. Et donc, le 19 janvier 2019, nous avons été acquittés ensemble(…) Donc, du point de vue de la justice, Blé Goudé et moi, sommes libres. Maintenant qu’est ce qui fait que moi, je suis en Côte d’Ivoire, au Ghana et que Blé Goudé soit encore en Europe(…) Moi, j’ai été jugé à la Haye et j’en suis content parce que si j’avais été jugé en Côte d’Ivoire, peut-être qu’on m’aurait condamné à 50 ans » a conclu Laurent Gbagbo.

Ce que l’ex-chef de l’Etat et ses partisans ruminent…

Selon des sources proches de Laurent Gbagbo, il ne serait pas content de son traitement actuel. Définitivement acquitté par la Cour pénale internationale(CPI), à en croire, certains de ses proches, il a droit à certains privilèges. Entre autres, une nouvelle résidence, une indemnisation ainsi que bien d’autres avantages liés à son statut d’ancien président de la République. « Jusqu’à ce jour, le président est encore chez sa « petite femme » Nady Bamba où il a aménagé depuis son retour. Toute chose qui n’est pas normal. On a l’impression que les autorités ivoiriennes refusent de respecter  les engagements… »,  s’est confié un proche du Woody sous le sceau de l’anonymat. Avant de préciser que dans les jours prochains, des actions d’envergure seront menées pour emmener les autorités ivoiriennes à s’exécuter. « En tout état de cause, nous observons. Si dans les prochains jours, rien n’est fait, nous allons mener des actions pour réclamer non seulement la libération de tous les prisonniers politiques et militaires. Parce que nous ne pouvons pas comprendre, comme le président lui-même l’a dit, lui qui donnait les ordres est libre et puis, les autres à qui, il a donné les ordres sont encore en prison », a dit notre interlocuteur qui a conclu que toutes ces questions seront sur la table aujourd’hui à la faveur de la reprise du dialogue politique

Bloffouê Bâ

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