Trêve sociale-Négociations gouvernement-syndicats/Théodore Zadi Gnagna : « Finies les grèves sauvages »

Trêve sociale-Négociations gouvernement-syndicats/Théodore Zadi Gnagna : « Finies les grèves sauvages »
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Théodore Zadi Gnagna, Président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles des secteurs public et privé de Côte d’Ivoire, dans une déclaration via son compte Facebook, a annoncé une rupture dans les méthodes de luttes syndicales en Côte d’Ivoire.

C’était lors du compte rendu sommaire des négociations entre le gouvernement et les syndicats dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires, le mardi 19 juillet dernier. Il faut dire qu’à cette rencontre, le bouillant syndicaliste a fait d’une pierre plusieurs coups. Selon ses propres termes,  « la cagnotte est bonne, la moisson est bonne et nous devons nous féliciter pour ce que nous avons acquis ».  Profitant donc de ce qui semble être un succès dans les négociations qu’il a conduites avec ses collègues syndicalistes face au gouvernement, il a tenu à préciser les conditions qui ont favorisé ces acquis. Conditions,  qui selon lui,  seront désormais, le socle de la lutte syndicale en Côte d’Ivoire, rapporte le site d’informations Opéranews. « Nous changeons de paradigme, nous sortons de la confrontation directe syndicat-gouvernement qui a prévalu depuis des années dans notre pays pour aborder une nouvelle ère où le débat, la discussion permanente, la confiance, nous permettent de résoudre au quotidien les nombreux problèmes des fonctionnaires » a-t-il indiqué. Finies donc les « grèves sauvages » qui entraînent, à n’en point douter,  des ripostes sauvages  comme cela fut scandé de part et d’autre, une certaine période de l’histoire syndicale de ce pays. Que gagne-t-on dans cette approche ? « Le travail dans un contexte de paix, de sérénité, sans pression » ajoute-il pour justifier ce changement de méthode de lutte. Est-ce,  l’ère du renouveau syndical en Côte d’Ivoire ?  Rien n’est moins sûr. Toujours, est-il que toutes les parties ne peuvent qu’encourager ce changement de paradigme.

La force d’un accord en faveur du développement de la Côte d’Ivoire

A toutes fins utiles, le gouvernement et les syndicats de la Fonction publique de Côte d’Ivoire avaient signé, le 17 août 2017 à Abidjan, des accords en vue d’une trêve sociale d’une durée de cinq ans (août 2022), afin d’instaurer et de maintenir un climat de paix social durable dans le pays; la paix étant un préalable à tout développement. À travers ces accords, le gouvernement s’était engagé à satisfaire les revendications syndicales. En retour, les organisations syndicales se sont engagées à observer une trêve sociale et à privilégier la voie du dialogue pour apaiser le climat social en vue de favoriser la mobilisation des ressources nécessaires au financement de leurs doléances et revendications.  « Cela est immatériel, n’est pas quantifiable, mais en tant que syndicaliste, je pense que c’est le plus grand résultat auquel nous sommes parvenus », a-t-il conclu Théodore Zadi Gnagna.  En effet, après cinq années de mise en œuvre, les deux parties ont jugé globalement satisfaisant le bilan des protocoles d’accords portant revendications et trêve sociale. C’était, le mercredi 22 juin 2022 à Grand-Bassam, à la clôture de l’atelier bilan de ladite trêve. Au total, les engagements et revendications satisfaits ont coûté à l’État 357, 387 milliards de FCFA. De leurs côtés, les organisations syndicales du secteur public se sont abstenues de grèves, dans l’ensemble. Au vu de ce résultat positif, le Premier ministre Patrick Achi a lancé, le jeudi 30 juin 2022 à Abidjan, les négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la nouvelle trêve sociale et sur les revendications nouvelles des syndicats. À cette occasion, le Chef du gouvernement ivoirien a rappelé que la trêve sociale n’est ni un renoncement aux ambitions légitimes de progrès sociaux des travailleurs ni la privation de l’expression naturelle des revendications syndicales. Elle est, en réalité, un processus de maturité civique et de confiance sociale qui permet aux parties de s’engager réciproquement. Toujours, selon lui, la nouvelle trêve sociale vise à maintenir un climat social apaisé dans un pays rassemblé, prospère et tourné vers l’avenir. Cette accalmie vise à répondre aux défis de la mobilisation massive des investisseurs privés, du décollage industriel et de la création de richesses et d’emplois durables. La nouvelle trêve sociale traduit la volonté commune des parties de consolider les importants acquis sociaux et, ainsi, de contribuer au développement du pays, note Patrick Achi. Aujourd’hui, l’on peut affirmer, sans ambages, que le gouvernement et les acteurs sociaux sont en phase : tous ont compris la nécessité de préserver la paix sociale qui permettra au gouvernement de déployer son programme national de développement, en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations. Afin d’atteindre les objectifs de la vision 2030 du président de la République, Alassane Ouattara, pour « Une Côte d’Ivoire solidaire », le gouvernement a besoin d’un environnement de paix. C’est au regard de cette noble et haute ambition qu’il poursuit ce dialogue inclusif avec les acteurs sociaux à l’effet d’aboutir à une trêve sociale. Soulignons que les nouvelles revendications sont au nombre de 345, dont 88 corporatistes et 257 liées à la gouvernance. Il s’agit des revendications communes de tous les fonctionnaires et agents de l’État et de celles spécifiques aux six familles d’emplois des fonctionnaires, notamment les secteurs Éducation et Formation, Scientifiques et Techniques, Administratif, Juridique et Diplomatique, Gestion économique et financière, Affaires sociales, Productions littéraire et artistique.

Eugène Kanga B

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