Covid-19/Arrestation de quatre militaires dans l’Ouest ivoirien : Une affaire de 5 millions coule un colonel des Faci et ses hommes

Partie pour mettre au pas des réfractaires au couvre-feu instauré pour freiner le covid-19, une patrouille avec à sa tête un colonel, est accusée d’avoir extorqué 5 millions de francs Cfa aux habitants de deux campements baoulé de l’ouest ivoirien. Dénoncée, elle fait face à la justice.

Le 11 avril 2020, un colonel des Forces armées de Côte d’Ivoire (Faci), ne savait que ses trois éléments et lui allaient être victimes du revers de la médaille du couvre-feu. En cette semaine pascale, la mission que sa patrouille effectue va la conduire dans deux campements baoulés (Amédékro et Pascalkro) de la sous-préfecture de Guehiebly dans le département de Duekoué. Les populations de ces deux localités parmi la multitude qui peuple ce secteur sont réputées être irrespectueuses du couvre-feu en vigueur de 21h à 5h du matin suivant. Il faut donc un homme de poigne pour vérifier l’information et prendre les mesures adéquates, pour ramener à l’ordre les désobéissants. Arrivée sur les lieux, la patrouille se rend à l’évidence que la consigne du couvre-feu n’est effectivement pas respectée. Jouant de la stratégie du parfait roublard, le colonel s’énerve et ordonne fermement à ses hommes d’embarquer tout ce monde. Le hic est que le moyen de locomotion de la patrouille ne peut à lui seul accomplir la tâche, vu que le nombre de personnes est important. La malice est vite mise en marche. Une solution à l’amiable est trouvée après des tractations. Elle se résume en un forfait de 5 millions pour l’oubli rapide de la situation. La mayonnaise prend vite, sans que le colonel ne se rende compte que l’effet boomerang va faire surface quelques heures plus tard. Le lendemain du départ des Forces de l’ordre, le procès verbal d’une réunion faite par les ‘’escroqués’’ de la veille, va aboutir à envoyer une délégation chez le sous-préfet de Guehiebly. Celui-ci après en avoir informé les autorités militaires, se rend avec elles sur les lieux, pour s’enquérir de la véracité des faits. Interrogés, les villageois retracent le court métrage d’escroquerie, dont ils ont été les victimes. Le quatuor face aux accusations a été déféré à la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan (Mama), afin de répondre des actes qui lui sont imputés par les villageois.

 Clément KOFFI