Crise au Mali/L’étau se resserre autour de la junte

Crise au Mali/L’étau se resserre autour de la junte
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-Un gouvernement civil bientôt formé

-La colère du médiateur Goodluck Jonathan.

Vers le schéma ivoirien de 2010

Une coalition des partis politiques maliens opposés aux autorités de la transition à Bamako annonce depuis Abidjan la formation d’un gouvernement de transition civile à compter du 27 février. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse animée par Ainéa Ibrahim Camara président du MDF. Du côté de Cedeao, les choses bougent également.  Goodluck Jonathan, médiateur est attendu au Mali dans le courant de la semaine. Mais avant d’arriver au Sahel, il s’est exprimé lors d’un atelier de la Cédéao à Lagos, au Nigeria où il n’a pas été tendre avec la junte au pouvoir au Mali. S’il est vrai que ce n’est pas le même contexte, il n’en demeure pas moins ce  schéma a déjà été expérimenté en Côte d’Ivoire.  On se rappelle que lors de la crise postélectorale de 2010-2011, face au blocage suscité par le refus du président déchu, Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara, vainqueur reconnu par la communauté internationale, les principales forces d’opposition ont formé un gouvernement à qui échoyait la gestion des dossiers internationaux du pays. La gestion du compte d’opérations monétaire du pays en mains, le gouvernement reconnu par la communauté internationale et sous les ordres d’Alassane Ouattara ne pouvait que prendre le dessus sur le régime désavoué de Laurent Gbagbo, pourtant installé au palais présidentiel. En effet, selon une information publiée le mardi 22 Février par l’Agence France Presse (AFP) et reprise par le site malien  abamako.com, une coalition de 8 partis d’opposition dirigée par Ainea Ibrahim Camara, se prépare à former dès le 27 Février à partir d’Abidjan,  « un gouvernement civil de transition qui va conduire le pays vers des élections générales dans un délai de 6 mois », conformément aux exigences de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette nouvelle donne devrait faire basculer le cours de la crise institutionnelle qui se joue actuellement au Mali. Sous le coup de sanctions économiques sévères avec le gel des avoirs du pays et des transactions financières, imposé par les chefs d’états de la sous-région, la légitimité internationale pourrait être concédée à ce gouvernement expatrié duquel les grandes décisions émaneront. A Bamako, la junte au pouvoir ne devrait s’en retrouver que plus affaiblie au risque de s’affaler sous le poids conjugué de la pression des sanctions internationales et des revendications internes.Et là, pas du tout.  Goodluck Jonathan n’a pas été tendre avec le Conseil national de transition qui fait office d’organe législatif en ce moment au Mali. La presse allemande à travers la radio Deutsche Welle n’a pas manqué le mardi 22 février de faire cas de ces paroles fortes de l’ex-président nigérian : « Le Parlement du Mali est une portion d’un gouvernement malien qui est lui-même une aberration, ses membres ne sont pas élus », a-t-il dit. « Nous devons y mettre fin dans les plus brefs délais », estime Goodluck Jonathan. Toutes ces déclarations se font dans un contexte où une nouvelle charte de la transition vient d’être votée à l’unanimité par les autorités de la junte malienne. Cette nouvelle charte qui a vu des changements majeurs n’a cependant pas été claire en ce qui concerne la durée de la transition. Apparemment, la proposition sortie des assises nationales de la refondation appelant à une transition de cinq ans demeurent à l’ordre du jour en attendant de nouvelles décisions.

Bloffouê Bâ

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