Dialogue politique gouvernement-opposition : 1ère mission accomplie pour le Premier ministre

Dialogue politique gouvernement-opposition : 1ère mission accomplie pour le Premier ministre
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Dialogue politique gouvernement-opposition : 1ère mission accomplie pour le Premier ministre

A pas de course, mais dans le bon ton, le dialogue inter-ivoirien a abouti à son premier succès, sous la conduite du Premier ministre, Hamed Bakayoko concernant les modalités des élections législatives.  

« Faire bien et laisser braire », dit l’adage. Cela signifie qu’il faut faire son devoir, sans se préoccuper des critiques, surtout lorsque l’on a une idée claire de la mission à accomplir. Ce qui ne semble pas être le cas de la Coalition des Plates-formes et des partis politiques de l’opposition ivoirienne. Elle donne plutôt l’impression de se brouiller, de ne pas savoir comment s’y prendre vis-à-vis du gouvernement dans le cadre du dialogue politique entamé. Ainsi, à l’image d’une personne qui s’attend (forcément) à des jugements probables sur ses obligations, l’opposition ivoirienne veut s’assurer, avant tout, du soutien de ses partisans. Alors qu’elle est déjà sur la table de discussion.

Le manque de cohérence de l’opposition

De fait,  » l’opposition demande aux militants, aux militantes, aux sympathisants et au peuple de Côte d’Ivoire de lui faire confiance et de rester mobilisés et à l’écoute  », indique la note, signée du Secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’ivoire (Pdci), Niamkey Koffi et du président de ‘‘Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds)’’, Georges Armand Ouégnin, tous deux de l’opposition. 

Il aurait fallu, pour eux, de chercher d’abord à avoir l’assentiment de leurs hommes avant d’aller au dialogue. Cette invitation à la confiance trahit la mésentente dans leurs camps. Au point que l’analyste politique aurait pu avancer mais a mis la charrue avant les bœufs. Sinon, elle n’aurait pas demandé à ses partisans de lui ‘’ faire confiance,  » c’est-à-dire le jeudi 24 décembre dernier.

Et pourtant, la Coalition des plateformes et des partis politiques de l’opposition a demandé, jeudi à Abidjan dans une déclaration, à ses militants et aux Ivoiriens de lui  »faire confiance », après avoir décidé de participer au dialogue politique, initié par le gouvernement. Et comme on hérite généralement des qualités de sa famille, ce groupe d’opposants ne fait pas exception à la règle. Elle a transposé le manque de cohérence de leurs familles politiques respectives sur la table du dialogue.

C’est elle (l’opposition) qui, le jeudi 22 octobre 2020, avait rejeté les concessions proposées par le pouvoir sur une réforme de la Commission électorale indépendante (Cei), pour mettre fin à son boycott de l’élection présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire. Considérant que les propositions du pouvoir ne correspondent pas à ses demandes, a déclaré Maurice Kakou Guikahué, numéro deux (2) du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, principal mouvement d’opposition), lors d’une conférence de presse. Il s’exprimait au nom de Henri Konan Bédié, ancien président et chef du Pdci, et de Pascal Affi N’Guessan, qui dirige une partie du Front Populaire ivoirien (Fpi). La veille, le gouvernement avait ouvert la porte à une réforme de la Cei que l’opposition a jugée « inféodée » au régime du président Alassane Ouattara. Le pouvoir a même proposé d' »examiner favorablement » l’octroi d’un poste supplémentaire à l’opposition dans la Cei centrale et la recomposition des Cei locales.

Les critiques dépassées de l’opposition

Mais depuis, l’eau a coulé sous le pont et les beaux esprits se sont rencontrés : la même idée, la même pensée, la même vérité sur la nécessité de dialoguer, articuler, afin de donner la chance à la Côte d’Ivoire de progresser, est énoncée et partagée simultanément par les camps, emmenées par le président Ouattara (pour le compte du pouvoir) et Henri Konan Bédié (pour le compte de l’opposition), le 11 novembre 2020, à l’hôtel du Golf. D’où vient-il alors que l’opposition parle aujourd’hui de confiance à lui faire ?

Déjà, qu’elle a répondu favorablement à l’appel du gouvernement, pour la reprise du dialogue politique depuis le lundi 23 décembre 2020. Même si cette participation a suscité l’incompréhension de certains militants et sympathisants de l’opposition, celle-ci avait boycotté l’élection présidentielle du 31 octobre. In fine, elle vient de légitimer la réélection du président de la République, Alassane Ouattara. Il n’est plus question de faire marche arrière.

A moins que cette coalition des plateformes et des partis politiques de l’opposition ait un agenda caché. Puisqu’elle évoque encore,  » son attachement à la démocratie, au dialogue et au respect des textes qui régissent notre pays, notamment son attachement au respect de la Constitution, notre loi fondamentale  ». Ce qui n’est pas une mauvaise chose.

Mais à l’exprimer maintenant que le train du dialogue est en marche, il y a à s’interroger. Ira-t-elle jusqu’à revenir sur des questions qui ont fait souffrir la Côte d’Ivoire, comme ce fut récemment le cas ?

Personne ne le souhaite. Seulement que cela semble une piste à exploiter, à nouveau, au cas où l’opposition se rendrait compte qu’elle perd la face devant son interlocuteur. C’est sans doute dans ce contexte que des voix se lèvent aujourd’hui, dans cette même opposition pour soulever des incompréhensions. Fort heureusement que cette fois-ci, la grogne est interne. Et les Ivoiriens qui ont regagné les habitudes de travail et de sérénité, ne tomberont pas dans cette autre aventure dont les commanditaires encagoulés sont en train de préparer les esprits avec des critiques dépassées.

Première mission accomplie pour le Premier ministre

Au terme de la phase 3 du Dialogue politique repris le 21 décembre 2020, en vue de définir les modalités de mise en œuvre des recommandations de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), relatives à la réforme de la Cei, un large consensus s’est dégagé sur des recommandations fortes pour la tenue des élections législatives en mars 2021 et la poursuite du dialogue sur les questions connexes.

C’est d’ailleurs dans cette dynamique que le président de la République, Alassane Ouattara l’avait instruit, afin d’être en conformité avec le calendrier de la mise en place des Institutions de la IIIe République.

Tout est donc possible dans ce dialogue inter-ivoirien dont les points à l’ordre du jour ont porté, selon le chef du gouvernement, Hamed Bakayoko, sur les réglages à faire pour une Commission électorale indépendante (Cei) consensuelle par l’adoption de mesures concertées, permettant des élections transparentes et crédibles et la création d’un environnement politique apaisé à travers une concertation fraternelle.

La première mission pour aller tranquillement aux élections législatives étant accomplie, il faut maintenant que l’ensemble des parties prenantes travaille à persévérer dans la voie de la concertation pour consolider les acquis du présent dialogue. Car, le Premier ministre, Hamed Bakayoko, ne cesse de réitérer l’engagement du gouvernement pour la décrispation et l’instauration d’un climat politique apaisé en Côte d’Ivoire. Cela y va de la décrispation du climat politique dans le pays.

Regrets et larmes de l’opposition

A l’annonce des dépôts de candidatures pour les législatives à venir (à la lecture d’un communiqué authentique de la Cei qui a fuité, donc non officiel), Dr Paul Agoubli de Liberté et démocratie pour la République (Lider) critique leur stratégie dans le dialogue avec le gouvernement.

Selon lui, des neuf (9) plateformes et partis politiques de l’opposition, membres de ce qui est considéré comme la coalition des plates-formes de l’opposition, trois (3) sur six (6) sont farouchement opposés à la rencontre du 21 décembre 2020 avec le Premier ministre, Hamed Bakayoko.

« Nous, Lider, en faisons partie. Mais 6 partis et plateformes dont les plus anciens, et peut-être les plus représentatifs décident de participer à la rencontre. Le réquisit, malgré tout, c’est que la coalition ne doit pas être cassée. Alors deux (2) des trois (3) partis opposés acceptent le principe de la rencontre, Lider dit toujours non, mais promet de ne pas quitter la plateforme, du moins pas pour l’instant », a-t-il précisé le 29 décembre dernier.

Ainsi donc, toujours selon l’opposant, à la majorité, il est retenu que la coalition participerait à la réunion du 21 décembre ; il est aussi décidé que cette participation serait le signe de la bonne foi de l’opposition aux yeux de la communauté nationale et surtout de la communauté internationale qui fait pression.

À l’unanimité, il est encore convenu que cette participation consisterait uniquement dans la lecture d’une déclaration commune, qui soulignerait les bonnes dispositions de l’opposition à continuer si elle obtenait certains gages.

La déclaration, finalisée et validée à 17h00, indiquerait que seule la coalition choisirait à l’avenir ses représentants et que l’ordre du jour ne lui serait plus dicté. Enfin, dernier point d’accord, un porte-parole serait désigné pour lire à l’intérieur comme devant la presse la déclaration consensuelle, validée en plénière après sa rédaction en comité restreint. Au demeurant, une fois la lecture urbi et orbi achevée, aucune autre prise de parole ne serait autorisée.

Les larmes de l’opposition

« Mais le soir même, les partenaires vont s’en remettre à leurs ‘’référents politiques’’ quand, nous, à Lider, tenons de bout-en-bout, pendant que la concertation se tenait, une longue réunion de cabinet, sans Mamadou Koulibaly, pour arrêter notre ligne de conduite et la communiquer à notre représentant. Grande est alors notre surprise quand le 21 décembre 2020, la déclaration commune est abandonnée, et quand plusieurs membres de la coalition se fendent de déclarations hasardeuses pour exprimer leur satisfaction alors qu’on leur a imposé une camisole de force à travers des commissions et un agenda accéléré dont ils n’étaient pas censés avoir connaissance. Une semaine plus tard, c’est donc l’impasse, le gouvernement va certainement tenir les négociations pour acquises en se fondant, comme pour le code électoral, sur les fameux points d’accord. L’on vient même d’annoncer les dates de dépôt des dossiers pour les candidatures aux législatives. Et qu’a fait l’opposition ? D’une part, elle s’est portée caution à tout ceci ; d’autre part, elle a perdu une semaine précieuse de franches discussions en son sein pour arrêter une position commune concernant ses stratégies pour les législatives », se lamente Dr Paul Agoubli. On aurait dit même qu’à travers cette plainte interne, qui pourrait certainement être de l’avis de plusieurs opposants, ressemble fort bien à des larmes que verse l’opposition. En tout cas pour ceux des opposants qui ne sentent pas encore le bon vent qui souffle sur le pays et ses dirigeants.

Frimo K.D.

L K

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