Interview-Hommage au Président de la République/ Nanan N’Gaza IV, commissaire général : « Le chef doit être républicain… il n’est pas l’opposant du pouvoir ».

Interview-Hommage au Président de la République/ Nanan N’Gaza IV, commissaire général : « Le chef doit être républicain… il n’est pas l’opposant du pouvoir ».
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·        Alassane Ouattara nous a donnés un statut à travers la loi

Les rois, chefs de villages et de communautés, ont décidé de célébrer le Président Alassane Ouattara, le 9 avril 2022 au Palais de la culture à Abidjan-Treichville. Nanan N’Gaza IV, chef de tribun ex-canton de Bongouanou dans le Moronou, commissaire général et président du comité scientifique de l’événement et représentant du Conseil supérieur des rois et chefs traditionnels dans le comité d’organisation, nous situe sur l’importance et les enjeux de la décision prise par les gardiens de la tradition.

Pourquoi avez-vous décidé de rendre hommage au président de la République, Alassane Ouattara ?

Quand on est sur un lit de malade et que quelqu’un  est à votre chevet, c’est lui qu’il faut regarder. Tous les gestes qu’il fera, il faut les contempler et ne jamais les oublier. La chefferie ivoirienne a connu des péripéties, des vicissitudes depuis le temps pré-colonial en transitant par la colonisation où le chef était indigène. Le colonisateur le considérait d’ailleurs comme un indigène sans valeur. A la période post-coloniale, c’est l’administration qui va prendre le relais et qui va considérer le chef comme un auxiliaire d’administration. L’auxiliaire signifie simplement, un relais sans importance, qui n’a pas de pouvoir décisionnel. Il aurait fallu attendre jusqu’au 14 juillet 2014, pour renaître de nouveau, grâce à un homme, une personnalité de haut rang, j’ai nommé le Président Alassane Ouattara. Il nous a donné un statut à travers la loi n° 2014-428 du 14 juillet 2014, portant statut des rois et chefs traditionnels et qui formalise l’existence du chef. C’est lui qui nous sort de l’informel et qui nous donne une personnalité juridique. Depuis 2014, on ne l’a pas remercié et je ne vais accuser personne. Cependant, vu qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, nous agissons maintenant pour lui accorder tout l’honneur digne de son geste et de son rang.

Quels sont les ingrédients de cette cérémonie ?

Nous allons mobiliser tout le monde, les rois, les chefs de villages, de tribus, de cantons, de provinces. De même que nos confrères les chefs coutumiers, présidés par nanan Kiffy Yoro, qui sont nos bras séculiers dans les villes. En collaboration avec eux, nous allons montrer au président que nous savons être reconnaissants. En plus du programme taillé sur mesure à la dimension du célébré, c’est la mobilisation qui va lui montrer notre importance.

Quel message avez-vous à lancer à vos collègues gardiens de la tradition pour la réussite de l’événement ?

J’invite tout le monde à participer à l’événement. Il ne faut pas se dire que c’est une affaire de personnes. Il n’y a pas de discrimination possible pour célébrer Alassane Ouattara, qui est notre président à tous. Il a posé un acte et non une affaire politique politicienne. Le chef doit être républicain, c’est-à-dire, qu’il est avec le pouvoir, il n’est pas l’opposant du pouvoir. Il fait des propositions et le pouvoir en tient compte. Sinon, on peut en discuter. Il a posé un acte important, c’est pourquoi nous voulons lui rendre hommage. Ainsi, aucun chef  ne doit rester en marge de cette cérémonie pour dire que c’est tel ou tel groupe ou telle personne qui organise la cérémonie. Et donc, j’invite tout le monde, les rois, les chefs coutumiers, les chefs de tribus, de villages, de cantons, de provinces, à nous aider. Que chacun de son côté puisse agir pour montrer à notre président, que nous sommes avec lui et que nous en sommes plus reconnaissants.

Propos recueillis par Clément Koffi

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