Mali/Bras de fer avec la CEDEAO/Jusqu’où ira Assimi Goïta?

Mali/Bras de fer avec la CEDEAO/Jusqu’où ira Assimi Goïta?
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-L’équation à plusieurs inconnues qu’il doit résoudre

Quelques heures après,  les lourdes sanctions économiques et financières de la Cedeao, à son encontre,  le Mali a décidé d’appliquer la « réciprocité ». En plus de la fermeture des frontières, le gouvernement de transition a décidé de « rappeler ses ambassadeurs » dans les pays de l’organisation régionale, informe un communiqué du porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. Mais de fait. Le patron de la junte au Mali, pourra-t-il aller jusqu’au bout de ce bras de fer ? 

 Selon le dirigeant malien,  ces mesures contrastent avec les efforts fournis par le Gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la Cedeao sur le chronogramme des élections au Mali.  En conséquence, détaille le communiqué,  le Mali a promis de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de riposter à ces sanctions malencontreuses dans les prochaines heures. Dans sa réponse, le Mali dit apprendre avec  stupéfaction les sanctions économiques et financières prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) dimanche à Accra (Ghana). Le Mali regrette que des organisations sous régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra régionales aux desseins inavoués indique le communiqué. Pour rappel, suite aux sanctions prises par la CEDEAO le 17 novembre 2021contre le gouvernement malien et les députés, Mohamed Ousmane Ag Mohamedine, membre du comité de transition (CNT) au Mali y voyait la main de l’ancienne puissance coloniale, la France. A cet égard, il avait affirmé ceci : « Nous ne sommes pas un quartier encore moins une région de la France. Notre peuple a été indépendant avant l’indépendance politique avec une histoire glorieuse. De quel droit la France peut dire: non, je ne suis pas d’accord. Heureusement que nous avons des autorités qui comprennent qu’on n’a même pas le choix. Il faut aller vers l’affirmation de notre dignité, vers l’affirmation de notre souveraineté dans le respect des autres ». En outre, le gouvernement malien  dénonce et rejette les décisions suivantes qui ne sont fondées sur aucun texte communautaire. Selon toujours les autorités maliennes,  l’embargo décidé par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao, applicable à un Etat souverain constitue une violation manifeste du Traité de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) et des statuts de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Partant de ce constat,  le gel des avoirs d’un État, des entreprises publiques et parapubliques,  ne saurait être appliqué par la Banque centrale qui reste un organe indépendant auquel chaque Etat membre a concédé son droit souverain d’émission,  fulminent les autorités de la transition. Le Mali souligne le caractère inhumain de ces mesures qui viennent affecter les populations déjà durement éprouvées par la crise sécuritaire et la crise sanitaire, notamment celle de la Covid-19. Toujours, selon la junte au pouvoir, des dispositions ont été prises pour assurer l’approvisionnement normal du pays par tous les moyens appropriés. Constatant ces violations répétées des textes, principes et objectifs de ces organisations, le Mali « tirera toutes les conséquences et se réserve le droit de réexaminer sa participation à ces entités,  mentionne le communiqué. La junte au pouvoir, au Mali n’est pas prête à céder aussi facilement à la pression de la CEDEAO. Pour autant, a-t-elle bandé les muscles pour appliquer la « réciprocité » en pondant le communiqué sus-mentionné. Toutefois, la question que l’on peut se pose est de savoir si la junte au pouvoir pourra résister à toutes ces sanctions. Notamment celle liée à  l’instauration d’un embargo économique avec le gel des avoirs de l’état Malien à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En effet, s’il est vrai que des pays comme la Guinée, l’Algérie et la Mauritanie peuvent ravitailler pour un moment Bamako, il n’en demeure pas moins que le contexte ne se prête pas à la création d’une monnaie. Bamako pourrait être essoufflé d’ici six mois si des mesures ne sont pas vite prises en interne. On le voit Assimi Goita et ses camarades font face à une équation de plusieurs inconnues.

Eugène Kanga B

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