Ouattara en France depuis vendredi dernier : Les 2 sujets chauds entre Abidjan et l’Elysée

Ouattara en France depuis vendredi dernier : Les 2 sujets chauds entre Abidjan et l’Elysée
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Douze jours après le courrier de félicitations du président Emmanuel Macron adressé au vainqueur de la présidentielle ivoirienne du 31 octobre dernier 2020 dernier.

Si la durée du séjour du président ivoirien au pays du président Emmanuel Macron n’est pas encore déterminée, force est de prophétiser que le président Ouattara ne quittera pas la France sans avoir discuté du cas Guillaume Soro avec les autorités françaises. Un entretien du président Ouattara avec les autorités françaises sur la question Soro revêt une importance capitale, car c’est bien sur le sol français que l’ex-président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire narguait les autorités ivoiriennes et appelait l’armée ivoirienne à déstabiliser le régime du président nouvellement élu. La gravité des propos tenus par le Premier ministre de Laurent Gbagbo mérite d’être passée au peigne fin entre les autorités ivoiriennes et françaises. « Le premier voyage de Ouattara en France, après cette élection du 31 octobre, sera une occasion pour Abidjan et l’Elysée de tirer donc au clair le comportement du président Guillaume Soro», selon un très proche collaborateur du président Alassane Ouattara.  Le 6 novembre dernier, dans une déclaration faite après l’arrestation de plusieurs proches du président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire,  Henri Konan Bédié et d’autres leaders de l’opposition ivoirienne, le président du Gps, Guillaume Soro, a déclaré devant le monde entier: « A vous, soldats, sous officiers, officiers, officiers supérieurs et officiers généraux de notre armée, regardez dans le miroir de votre âme et de votre conscience afin d’agir pour stopper les tueries, d’agir pour préserver notre pays de pogromes intercommunautaires pour rétablir la paix et la concorde. Je m’adresse ici et maintenant, aux corps constitués et à nos vaillantes forces de défense et de sécurité, appelant à votre sens élevé pour l’intérêt supérieur de la nation, je vous demande de désobéir aux ordres illégaux et de rallier le Conseil National de Transition». Ces propos de Guillaume Soro n’ont pas été appréciés par le locataire actuel de l’Elysée, Emmanuel Macron, qui l’avait clairement exprimé au cours d’une interview accordée à un confrère. Quoi de plus normal que les autorités ivoiriennes et françaises réfléchissent donc sur la question Guillaume Soro ? Le Président ivoirien «s’occupera personnellement du mandat d’arrêt international» lancé contre Guillaume Soro par l’Etat de Côte d’Ivoire, selon notre source. Le président ivoirien expliquera également aux autorités françaises sa volonté d’avoir un dialogue franc et sincère avec l’opposition ivoirienne pour ramener la paix et la cohésion sociale dans le pays. C’est bien dans ce cadre qu’il a invité le président du parti démocratique de Côte d’Ivoire, Henri Kanon Bédié, à l’Hôtel du Golf le 11 novembre dernier afin de briser le mur de glace observé depuis 2018 par les deux hommes. Le Chef de l’Etat expliquera également le blocage  du dialogue qui relève de la faute du président Henri Konan Bédié et certaines formations de l’opposition qui conditionnent ce dialogue par la libération de certaines personnes qui ont instrumentalisé la jeunesse à détruire des biens publics et privés et qui ont fait plusieurs morts dans le pays. Le président Alassane Ouattara fera remarquer également sa volonté d’aller au dialogue pour favoriser un climat de cohésion sociale en Côte d’Ivoire, en repoussant les élections législatives en Côte d’Ivoire. Elles auront lieu en 2021 afin de renouveler les 255 membres de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire. Initialement prévues après les présidentielles, elles sont reportées de quelques mois. Cela pour permettre à l’opposition ivoirienne de prendre des dispositions pour suspendre sa désobéissance civile afin de prendre part à cette élection qui permettra aux Ivoiriens de choisir librement leurs députés. Il s’agira des secondes élections législatives depuis le référendum constitutionnel ayant instauré la troisième République en 2016. Et mis en place le bicamérisme. Le président Ouattara expliquera donc aux autorités françaises les efforts qui sont consentis par son gouvernement afin de rapprocher le régime et l’opposition.

Romaric Sako

L K

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