Plan d’assainissement et de drainage, Anne Ouloto révèle tout sur les inondations :« L’assainissement est le seul secteur qui devrait nous rassembler »

Plan d’assainissement et de drainage, Anne Ouloto révèle tout sur les inondations :« L’assainissement est le seul secteur qui devrait nous rassembler »
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Etre informé et comprendre pourquoi de nombreux dégâts ont été causés par les pluies diluviennes qui s’abattent sur la Côte d’Ivoire.  C’est le motif de l’invitation faite par l’Assemblée nationale à la ministre de l’Assainissement et de la Salubrité, Anne Désirée Ouloto.

Le 1er juillet 2020, l’Assemblée nationale a reçu la minsitre Anne Ouloto pour une information parlementaire. L’objectif assigné à l’hôte de marque, est d’instruire les députés et leur expliquer ce qui occasionne les innondations, qui provoquent des dégâts humains et matériels. En guise de bienvenue, son excellence Amadou Soumahoro a fait savoir, que d’année en année, la pluie occasionne la  désolation par la destruction des infrastructures publiques et des biens privés. Pour justifier la venue de la ministre, il s’est fait l’echo des préoccupations des uns et des autres en ces termes : « Face à cette situation et vu les efforts et les investissements colossaux que le président de la République et le gouvernement ont consenti pour l’assainissement et l’amenagement de la ville d’Abidjan, les populations s’interrogent, les députés s’interrogent et sont interpellés. ». Anne Ouloto se devait donc d’apporter des éclaircissements à ses tuteurs, afin de les renseigner sur ce qui aujourd’hui constitue une menace pour les populations et leurs biens. La ministre s’est appuyé sur 4 points dans son exposé. Ce sont : « Le rappel des missions de son ministère, la situation du secteur de l’assainissement en 2011, les réalisations et approches de solutions et les défis et perspectives. ». L’entame de l’exposé a été consacré au rappel des chiffres qui donnent froid dans le dos. « selon la Sodexam, au-delà d’une hauteur journalière de 50 mm d’eau, la situation devient effectivement préoccupante. Dans la nuit du 18 au 19 juin 2018, il est tombé sur Abidjan une hauteur maximale de 205 mm de pluie et le 25 juin 2020, 240,8 mm de hauteur d’eau maximale. Cette averse a dépassé le niveau record de précipitations de 150% enregistré depuis 30 ans », a-t-elle annoncé.

Rappel des intentions et premières actions

Des explications de la ministre Anne Ouloto, la Côte d’Ivoire est confrontée aux problèmes d’assainissement depuis longtemps. Pour informations, les premiers grands chantiers de développement rapide de la ville d’Abidjan ont été pris en compte depuis les années 1960 jusqu’en 1990, pour ce qui concerne les problèmes d’assainissement et de drainage. La précision qu’elle a faite, est que parler d’urbanisation, c’est faire allusion à la planification et à l’organisation de la maîtrise des eaux pluviales et des eaux usées. Les autorités d’alors, ont pris des mesures quand est apparue une épidémie de choléra sur la ville d’Abidjan en 1970. D’elle, a découlé la commande de la réalisation du schéma directeur d’assainissement et de dragage de la capitale ivoirienne financé par la Banque mondiale. C’est en 1974, que ces études se sont achevées. Or en ce temps, Abidjan comptait selon le recensement de 1970, 500 000 habitants. Ce plan était fait de sorte qu’il y avait un système centralisé et séparatif, pour assurer l’assainissement de l’habitat, de même que la protection de la lagune, des ressources en eaux souterraines et de surface. Bref ! de l’environnement en général.  Il a été actualisé en 1981, alors que la ville affichait 1 200 000 habitants selon le récensement général de la population en 1978. Avant 2011, un schéma directeur d’assainissement individuel a été mis en place pour 7 villes (Abidjan, Bouaké, Yamoussoukro, Daoukro, Daloa, Gagnoa et San-Pedro). Actuellement,  le réseau d’assainissement et de drainage du District d’Abidjan est de 2 191 kilomètres, reparti entre 49 stations de pompage. L’assainissement autonome concerne la défécation à l’air libre, qui est de 26% au niveau national. Cette pratique est effectuée à 6% en milieu citadin contre 50% en milieu rural. Concernant le plan conçu pour l’assainissement amélioré, ceux qui y ont accès représentent 22% au niveau national, 33% en milieu urbain pour 10% en milieu rural. C’est pourquoi Anne Ouloto a renseigné les députés que répondre aux besoins et relever des défis pour éviter les catastrophes, est pris en compte depuis longtemps. «A toutes fins utiles, il importe de rappeler que pour la mise en œuvre de sa politique de développement des villes et d’assainissement, deux sociétés avaient été créés par l’Etat de Côte d’Ivoire ». Ce sont en 1969, l’Autorité pour l’Aménagement pour la Région du Sud-Ouest (Arso) chargée de l’aménagement du territoire et du développement régional au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire et qui a été dissoute en 1980. La deuxième est, la Société d’Equipement de Terrains Urbains (Setu) avec pour objectif de procéder à la viabilisation des terrains urbains et de les vendre à des particuliers ou à des sociétés immobilières Elle a existé de 1971 à 1987. Quand elle a été dissoute, ses compétences ont été transférées à l’ex-Dcgtx, devenue par la suite le Bnetd.

2011 à 2020, les années de réalisations et de recherches de solutions

A l’accession de son excellence Alassane Ouattara au pouvoir en 2011, il s’est sérieusement penché sur les problèmes de vie saine des populations. C’est pourquoi, il a inscrit le secteur de l’assainissement et du drainage, au rang des priorités. Les objectifs qu’il a décidés d’atteindre ont été concentrés autour des solutions durables aux problèmes d’assainissement et de drainage, principalement à Abidjan, la plus grande ville et par ailleurs capitale économique du pays. Les orientations politiques de gouvernance se sont penchées sur un nouveau cadre, une planification claire, un effort d’investissement et un mécanisme durable de financement des coûts d’exploitation et d’entretien des infrastructures d’assainissement et de drainage. C’est de cette politique que sont nés en 2011, l’Office national de l’Assainissement et du Drainage (Onad) et le Fonds national de l’Assainissement et du Drainage (Fnad). Pour élaborer les outils de l’accomplissement des différentes tâches, il a fallu le financement de la Banque mondiale. Grâce à elle, 6 schémas directeurs d’assainissement et de Drainage ont été réalisés à Abengourou, Bouaké, Daloa, Korhogo, San-Pédro et Yamoussoukro, de 2014 à 2019. Il a permis également la réalisation de l’étude de drainage des bassins versants-Est du Banco et Yopougon et de Cocody (Ouest-d’Abidjan). L’Etat de Côte d’Ivoire a pour sa part financé la réalisation de  8 schémas directeurs d’assainissement et de Drainage dans les villes de Bondoukou, Daoukro, Dimbokro, Gagnoa, Grand-Bassam, Man, Odienné et Séguéla. Elle a réalisé en outre l’étude d’ouvrages de drainage dans les communes d’Abobo, de Bingerville et de Cocody. Au vu de la prise en compte des besoins actuels et futurs, l’actualisation du schéma directeur d’assainissement et de Drainage du District d’Abidjan a été faite en 2018. Des financements de la Banque mondiale, à hauteur de 18 milliards, pour la réalisation de l’étude globale sur le versant du bassin du Gourou (2017), ont permis à des bureaux d’études expérimentés et de référence, d’accomplir des études de schémas directeurs d’assainissement et de drainage. Pour prévenir les inondations, la gestion des eaux usées et des boues de vidange, la Bad a financé notre pays pour la construction de 4 barrages écrêteurs de crues (Zoo, Hôpital Militaire d’Abidjan, Paillet-Est et Paillet-Ouest) en 2017. Cette somme a permis de réhabiliter 03 barrages écrêteurs existants à Agban, Dokui Ouest, Dokui Est et Agban, en 2017, ainsi que la confection de 417 latrines à  Bouaké et Katiola. La ministre a fait savoir que l’actuel plan directeur court jusqu’en 2033.   Ceci dit les autorités du pays ne restent pas les bras croisés face aux défis et dangers qui peuvent surgir de cas d’inondations ou d’assainissements. La liste des réalisations est pléthorique. Lors de leur intervention, certains députés ont dénoncés des irresponsabilités d’individus véreux. L’un des éléments qui concourent aux inondations intempestives est le mauvais comportement des cadres. En effet comme l’a fait remarquer un parlementaire, ceux-ci corrompent des agents de certains ministères, pour construire où il ne faut pas. Cela occasionne lors des pluies des inondations avec leur corolaire de dégâts matériels et collatéraux. Pour lui, le civisme doit être revu. C’est pourquoi en tant que parlementaires, ils encouragent le gouvernement a demandé  l’aide à ses tuteurs du jour pour plaider à trouver des solutions. «En ce qui concerne l’incivisme, c’est l’un des points pour lesquels je demande l’aide des députés. Ce ne sera pas seulement dans les centres du service civique qu’on va trouver la solution. Dans tous les secteurs, il faut qu’on s’y mette. Qui mieux que l’Assemblée nationale peut porter ce problème? », a-t-elle dit. Le problème de constructions anarchiques a été évoqué. «Cette pratique doit être sévèrement punie », conseillent les députés. Pour certains intervenants, la corruption sape les efforts du gouvernement à réussir l’assainissement.  La minsitre a reconnu que ces gestes de mauvaises personnes annulent les bonnes actions émises par le gouvernement. « Le mal est profond. Personne ne viendra nier ici les problèmes de corruption. Si personne ne s’y met, on va s’embourber dans un problème de réconciliation. J’ai fait écrire dans mon ministère : « Pardon est mort». Si on laisse faire, on fait du mal à tout le monde. Nous devons agir sans état d’âme ». Elle a par ailleurs admis que chacun doit donner du sien sans faire référence à une quelconque appartenance ethnique, religieuse ou politique. «L’assainissement est le seul secteur qui devrait nous rassembler », a-t-elle conseillé. Avec ce capital de connaissances reçues par les députés, leur premier responsable, son excellence Amadou Soumahoro a remercié leur invité et consenti que l’épicentre du problème d’assainissement et de drainage vient de la désobéissance. « Comme vous l’avez souligné tout part de l’incivisme. Les Ivoiriens ne respectent plus rien. Vos réponses nous ont permis de comprendre les raisons de ces catastrophes et les mesures pour y remédier », a-t-il conclu. La minsitre a dit être prête pour instruire d’avantage les députés et leur faire visiter certaines réalisations ou lieux de désastres orchestrés par les populations. Elle a pour terminer souhaité longue vie au président de l’Assemblée nationale que des personnes mauvais augure ont enterré sur le réseau social Facebook.

Clément KOFFI

L K

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