Présidentielle du 31 octobre 2020 : Le vieillard pourra-t-il éviter l’humiliation ?

Les élections de 2010 ne seront pas comme celle de 2020 même si le président du vieux parti se permet de rêver.  Lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2010, le président Henri Konan Bédié est sorti troisième derrière les présidents Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.  Le Sphinx de Daoukro s’en est sorti avec 25% lors de cette compétition présidentielle. Le temps a coulé, la nouvelle gestion du pays avec à sa tête Alassane Ouattara a ouvert les yeux des Ivoiriens par la qualité du travail. Bédié pourra-t-il réaliser l’exploit de 2010 ? Plusieurs de ses supporters sont pessimistes. Car en réalité, le PDCI de 2010 n’est pas celui d’aujourd’hui.  Bédié en 2010, a bénéficié du soutien inconditionnel de certains dinosaures du parti pour aboutir à ce résultat.  Nous avions MM Maurice Kacou Guikahué, Djédjé Mady, Konan Kouadio Bertin appelé KKK.  Il y avait également la présence remarquable aux côtés de Bédié, de Patrick Achi, Daniel Kablan Duncan, Jeannot Ahoussou, Kouassi Kobenan Adjoumani. Voici la crème des grands militants qui s’est battue pour que le PDCI ait les 25% des suffrages. Aujourd’hui, les choses ont changé. L’équipe s’est disloquée. Certains cadres sont restés fidèles à Bédié et d’autres ont témoigné leur reconnaissance au président Alassane Ouattara. Ce qui signifie que l’équipe d’Alassane Ouattara a été renforcée là où celle de Bédié a été diluée. C’est à ce niveau que certains militants proches de Bédié regrettent et s’inquiètent. Des poids lourds  sont partis au RHDP parce qu’ils ont été convaincus par la très bonne gestion du président Alassane Ouattara. Duncan et ses amis sont très accrochés à la candidature du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Bédié a donc perdu une importante aile qui lui a permis de voler très haut en 2010 même s’il est resté  dans le classement loin derière le président de la République, Alassane Ouattara. Plusieurs élus, cadres et militants ont déposé leurs valises au RHDP du bâtisseur Alassane Ouattara vidant le PDCI de toute sa substance militante. Une coquille vide qui lui est restée fidèle ne réussira pas à rééditer l’exploit de 2010. Bédié risque donc une humiliation en octobre 2020. C’est pourquoi, il aurait été souhaitable qu’il passe le flambeau à la jeunesse. Car l’humiliation d’un jeune n’est pas prise en compte en Afrique. Mais, un vieillard humilié sur le continent noir, c’est toute une bibliothèque qui est mise en cause. Henri Konan Bédié devrait tenir compte de tous ces paramètres pour positionner la jeunesse. Malheureusement, il a décidé autrement. Et le ciel n’hésitera pas de lui tomber sur la tête parce que le parti qu’il entend représenter à la future présidentielle n’est plus le même de 2010. Il n’est pas encore tard pour désister.

R.S