Présidentielle 2020 : Les 2 grosses erreurs d’une débâcle du PDCI en octobre

Présidentielle 2020 : Les 2 grosses erreurs d’une débâcle du PDCI en octobre
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Bédié, un homme dont la gestion scabreuse a eu pour socle la haine, la division, les clivages ethniques et religieux peut-il encore mériter la confiance de la population ? Deux grosses fautes lui donnent un rendez-vous désastreux en octobre prochain. Suivons.

Le parti démocratique de Côte d’Ivoire, PDCI RDA piloté par le président Henri Konan Bédié n’aura que ses yeux pour pleurer au soir du 31 octobre prochain. En effet, ce parti qui a perdu le pouvoir d’Etat depuis décembre 1999, six ans après la disparition de son illustre président, Nanan Boigny  vient de commettre deux grosses erreurs qui coûteront très cher aux quelques militants encore fidèles à ce parti. Et pourtant, le PDCI avait les moyens d’éviter ces fautes graves car après le départ d’Ahoussou Jeannot, Kablan Duncan, Achi Patrick, Adjoumani et bien d’autres dinosaures, il lui reste quelques sages capables de l’orienter. Malheureusement, ce parti confronté à une dictature en son sein a été obligé de se soumettre à un homme fini, Henri Konan Bédié. La première erreur, est le choix du président Konan Bédié dont la gestion a été déjà décriée par les populations. Les Ivoiriens n’ont pas encore oublié les années de gestion du successeur du père fondateur de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. Alors qu’ils attendaient de Bédié une bonne gestion du pays, celui-ci a accumulé des erreurs en six ans de pouvoir. Des jeunes livrés à eux-mêmes, des étudiants tabassés et emprisonnés, des leaders de partis politiques injustement mis en prison. Toutes ces dérives au sommet de l’Etat  sont à l’origine du coup d’Etat de décembre 1999 qui l’a emporté.

Deux fautes graves

Humilié et chassé du pouvoir, l’octogénaire n’a eu aucun soutien pour défendre sa cause. Cette action des jeunes militaires l’ayant intelligemment dégagé du pouvoir sans effusion de sang a été saluée par toute la population. La jeunesse, les syndicats, la société civile, les partis politiques entre autres n’ont point condamné la déchéance de Bédié. Même son nouvel allié de la Belgique, Laurent Gbagbo, alors chef de l’opposition n’a pas manqué d’applaudir le départ de Bédié à la tête du pouvoir. Ce coup d’Etat de 1999 a été considéré comme une libération ou une délivrance de la Côte d’Ivoire des ténèbres dans lesquelles M. Bédié l’a malheureusement propulsée. Parce qu’en réalité, le dauphin constitutionnel n’a eu aucun projet pour la jeunesse qui broyait du noir et des travailleurs qui entendaient en vain l’amélioration de leurs conditions de vie et travail. Choisir cet homme pour aller à la présidentielle d’octobre prochain, c’est commettre une grosse erreur. Les Ivoiriens savent que le candidat du PDCI n’a pas eu pour mission de développer la Côte d’Ivoire, donner des emplois à la jeunesse et améliorer le quotidien de l’Ivoirien. Bédié s’est plutôt donné pour mission de diviser la Côte d’Ivoire avec sa politique de l’ivoirité. Les populations du Nord étaient considérées comme des étrangers dans ce pays. Un tel homme dont la gestion scabreuse a eu pour socle la haine, la division, le clivage ethnique et religieux peut-il encore mériter la confiance de la population ? Le vieux parti vient de faire un mauvais choix en optant pour Bédié qui le représente  en octobre prochain. La seconde erreur qui causera la débâcle du PDCI à la prochaine élection présidentielle d’octobre 2020, c’est son alliance avec Laurent Gbagbo. Cet opposant historique qui a vilipendé et entaché l’honorabilité du président Félix Houphouët-Boigny. Ce président vénéré en Afrique, en Europe, en Asie et partout ailleurs, a été déshabillé par Laurent Gbagbo et son Fpi dans leur quête de militants. Ce sont plusieurs militants du parti de Nanan Boigny qui ont déserté pour aller gonfler en 1990 les rangs de l’opposition dans l’ignorance. Abusés par des campagnes d’intoxication du parti des frontistes, certains Ivoiriens qui vont effectivement croire que Boigny est un mauvais gestionnaire. Des enfants de cinq ans vont crier partout dans les rues ‘’Houphouët-Boigny voleur’’ parce que Laurent Gbagbo l’a voulu. Des milliers de militants ont encore en mémoire cette dégradation de l’image de l’icône Houphouët-Boigny. Bédié  peut chercher des alliances partout mais celle qu’il signe avec Laurent Gbagbo est considérée comme un désaveu. C’est la seconde erreur que Bédié devrait éviter. Ce dérapage pourrait lui être fatal à la prochaine présidentielle parce que les militants ne se reconnaissent pas dans ce schéma diabolique. Bédié ne contestera pas les résultats de la présidentielle car il aura créé les conditions de sa défaite.

Romaric Sako  

L K

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