l’artiste reggae Ras Manga sort deux opus
Léopold Dékassan Manga, alias Ras Manga, est un artiste Reggae ivoirien né le 9 avril 1982 à Gagnoa. D’origine Yacouba, il est très tôt emporté par les mélodies des styles musicaux qui bercent son enfance. L’artiste fait sa première expérience en studio, qui accouche du single ‘’Don’t let them’’ en 2013. Ce titre repris sur son premier album ‘’Natty dread’’, symbolise la joie d’avoir un argument à présenter aux professionnels de l’industrie musicale.
Et pour se rappeler les durs moments vécus au Bénin. En 2016, il enregistre Natty dread de 7 titres, soit un an après son retour en Côte d’Ivoire. Ce, dans l’optique de pouvoir avoir des promoteurs, qui vont le faire sortir de l’anonymat. La chance ne lui sourit pas malgré que son pays soit l’un des propulseurs d’artistes chanteurs. Le 8 décembre 2018, Ras Manga arrive en France et s’installe à Nantes. Un an plus tard, il réussit avec l’aide d’amis à monter un groupe. Cela, afin de jouer en live et créer avec eux de nouvelles compositions. Il a choisi l’hexagone, parce qu’il regorge de beaucoup de potentialités permettant de lancer une carrière internationale.
Très vite, il prend contact avec des gens du milieu artistique. Ceux-ci lui permettent d’avoir des scènes. Lorsqu’il n’est pas en spectacle ou en répétition, il est animateur dans des centres de loisirs pour enfants. Il est aussi cuisinier dans des festivals. Au début de l’année 2019, des dates de spectacles s’affichent pour lui. Mais, à une semaine du premier spectacle, le gouvernement français annonce l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes et la fermeture des salles de spectacles. Cela n’ébranle pas l’artiste qui se dit motivé. En novembre 2020, il lance officiellement sur plusieurs plateformes ses deux albums (Natty Dread et Diménou) enregistrés à Abidjan avant son départ pour la France.
Peu après, il embrasse cette musique et commence à fréquenter les activistes du rap de son quartier sous le pseudonyme ‘’Apache’’. Convaincu qu’il peut arriver à se faire un nom, l’artiste Léopold squatte certains groupes de son école. Les années passent et il se rend à l’évidence que les producteurs de rap sont rares. Il lui faut donc changer de corde. Léopold souhaite donc continuer les études dans l’art plastique. Ses parents s’opposent. Car pour eux, les longues études vont faire de lui un alpiniste social. Il refuse leur choix et part pour le Ghana en 2002 afin d’échapper à la sentence qu’ils pourraient lui faire subir. Après quoi, il se rend au Togo et au Bénin. Il choisit au finish de faire la navette entre ces trois pays. Et devient même guide touristique. Après avoir côtoyé des reggae makers, il comprend que la route du succès passe par l’orientation qu’on veut.
L’artiste choisit donc le chemin des textes sensés. Dans ceux-ci, il remarque que la douleur, l’injustice, l’ingérence étrangère dans les affaires des nations dites non développées ou en voie de développement, la destruction de la nature, sont dénoncées. Il fait patte blanche pour ce genre musical. Son engagement aux différentes causes vient en fait de son passé de rappeur. Il fait la rencontre d’une opératrice économique dont les affaires allaient à la dérive. Léopold propose de faire remonter le chiffre d’affaires de l’entreprise. « J’ai actionné une batterie de stratégies qui s’est avérée payante pour les affaires d’une dame. Mais elle, sachant mon statut d’aventurier, en manque de moyens pour m’épanouir, m’a mené la vie dure », explique l’artiste dans son album. Pour se venger d’elle, Léopold dit avoir décidé de se lancer à fonds dans la musique reggae.
Afin de s’en servir comme plateforme de revendications au profit des opprimés. Il abandonne le pseudonyme Apache, pour Ras Manga. Son reggae est inspiré des rues d’Accra, capitale du Ghana, de Cotonou, capitale du Bénin, de Lomé, capitale du Togo et de Gagnoa, sa ville natale
A. Coulibaly
